La police congolaise a interdit les manifestations qui étaient prévues lundi sur l’ensemble du territoire de la RDC, dans une démarche visant à couper court aux protestations contre le gouvernement qui ont pris de l’ampleur suite à la nomination de l’ancien opposant politique Bruno Tshibala au poste de Premier ministre.
L’Union pour la Démocratie et le Progrès Social (UDPS), l’un des principaux mouvements d’opposition politique de la RDC, avait annoncé son intention d’appeler lundi à une marche de protestation qui mènerait ses partisans jusqu’au palais présidentiel. Toutefois, le gouvernement de Joseph Kabila a répondu abruptement: « Le parcours prévu par la marche de lundi comporte les germes de l’insurrection ». A cet effet, « il doit être être interdit tout comme les rassemblements organisés sur l’ensemble du territoire », a annoncé la présidence.
Des mesures drastiques ont en outre été mises en place par les autorités sécuritaires pour empêcher les manifestations de rue intempestifs. Les attroupements de plus de dix personnes seront automatiquement dispersés, a d’ailleurs prévenu dimanche la police.
Cet appel à manifester intervient deux jours seulement après la nomination de Bruno Tshibala, un dissident de l’UDPS, au poste de Premier ministre par le président Joseph Kabila. Le chef d’Etat congolais avait procédé à cette nomination dans le cadre de l’accord de cogestion de la transition politique conclu le 31 décembre dernier entre l’opposition et la majorité gouvernementale.
L’objectif est de sortir la RDC de la crise politique actuelle. Mais une fois propulsé au poste de Premier ministre, Bruno Tshibala a été lâché par ses soutiens politiques qui l’accusent d’avoir trahi la ligne de l’UDPS.
Les partis de l’opposition en RDC sont fréquemment marqués par l’émergence de courants divergents en leur sein. Ce qui rend difficile tout accord politique entre le régime de Joseph Kabila et ces partis politiques.