Alors que le Tchad reste toujours englué dans une grave crise économique et que le gouvernement d’Idriss Déby Itno poursuit des réformes jugées impopulaires, de nombreuses contestations éclatent un peu partout dans le pays.
En fin de semaine dernière, les retraités et veuves de l’administration civile et militaire ont ainsi bloqué l’accès à la Caisse Nationale de Retraite. Ils réclamaient le paiement de leurs arriérés de pensions qui sont bloqués depuis une année en raison de la crise économique.
Les protestataires ont annoncé qu’ils allaient continuer leur mouvement jusqu’à satisfaction de leur demande. Une décision radicale qui a également été suivie par d’autres protestataires à travers le pays. Les mouvements citoyens « Lyina » ou encore « Tournons la Page » ont également décidé de suivre la même démarche.
Leur objectif est d’obtenir du gouvernement des changements de stratégie pour redresser les finances du pays. Mais l’exécutif tchadien reste jusqu’à présent campé sur ses positions. Pire encore, les autorités tchadiennes ont commencé à arrêter arbitrairement les dirigeants de ces mouvements citoyens.
Une dizaine de jours après l’arrestation de Radio Kaïna, le leader de « Lyina », l’un de ses bras droits, Bertrand Solo Gandere a également été mis aux arrêts de week-end. Il en est de même pour l’activiste Dingamnayel Nelly Versinis, qui a disparu.
Ces arrestations ont été vivement critiquées par les ONG internationales de défense des droits de l’Homme. Ces dernières estiment que l’incarcération de ces militants citoyens n’a nul autre but que d’étouffer les contestations populaires.