La situation sécuritaire au Sahel et l’intégration régionale en Afrique ont été au cœur des débats samedi dans le cadre de la deuxième journée de l’Assemblée régionale Afrique de l’Assemblée parlementaire de la francophonie (APF) dont les travaux se tiennent à Rabat.
Dans ce sens, M. Fofana Bassatigui, chargé de la mission Afrique à l’APF, a souligné que l’Assemblée demeure déterminée à poursuivre ses efforts de paix dans cette région en accentuant ses activités de vigilance démocratique, de prévention et de règlement des conflits.
Du point de vue sécuritaire, la coopération internationale dans la lutte contre le terrorisme s’avère plus que nécessaire au regard de la menace sécuritaire qui pèse sur cette région, nécessitant l’ouverture d’un débat sérieux sur le développement régional dans cette partie du continent africain, a-t-il indiqué.
Abordant les nouveaux défis auxquels se heurte la région, M. Bassatigui a insisté sur l’importance de poursuivre les concertations internationales sur le G5 Sahel, de manière à appuyer les efforts de cette structure tout en se focalisant sur des actions concrètes de développement socio-économique dans cette partie du continent.
De l’avis de la présidente de la Commission de la coopération et du développement de l’APF, Angélique Ngoma, l’intégration régionale est une condition essentielle pour la libre circulation des personnes et des marchandises en Afrique, comme en témoignent les chiffres de la Banque Africaine de Développement faisant ressortir une performance économique globale qui continue de s’améliorer.
Ainsi, le taux de croissance du continent africain devrait atteindre 4%, contre seulement 2.1% la fin 2016, a-t-elle précisé, notant que la Zone de libre-échange continentale (ZLECA) devra constituer le plus vaste espace de libre-échange dans le monde.
Il revient ainsi aux parlementaires de défendre le projet d’intégration globale du marché africain, a insisté M. Ngoma qui a mis en avant la nécessité d’éliminer les barrières tarifaires afin d’augmenter le volume des échanges commerciaux.
L’intégration panafricaine est sans doute un gage de sécurité, a-t-elle fait observer, notant à ce propos l’incidence significative de l’amélioration de l’économie nationale dans la lutte contre les menaces sécuritaires et dans la mise en échec de toutes les tentatives visant à raviver les tensions au niveau du Sahel.
Cette deuxième séance de travail a été marquée par la présentation d’un rapport sur le programme digital de l’Assemblée parlementaire francophone ainsi que par l’examen de la situation politique et sécuritaire en Afrique francophone, particulièrement dans la région du Sahel.
Les participants ont également évoqué les préparatifs de la 45ème session de l’Assemblée parlementaire de la francophonie et la neuvième session du Parlement francophone des jeunes qui se tiendra en juillet prochain à Abidjan.
Le président de la Chambre des représentants, Habib El Malki, avait appelé, lors de l’ouverture de cette 27ème assemblée, à la nécessité rechercher des méthodes et moyens nécessaires afin d’augmenter le niveau de performance et de gouvernance parlementaires dans les pays africains afin de relever les défis du développement.
Il a également appelé à défendre les intérêts et les aspirations des peuples africains, à consolider les liens de solidarité, à consacrer la culture démocratique, l’État de droit et le respect des droits de l’Homme, faisant remarquer que le parlementarisme rationnel a pour mission de développer le système politique de représentation, de garantir l’équilibre nécessaire entre les pouvoirs et de maintenir la stabilité institutionnelle en tant que condition nécessaire pour rendre l’accumulation démocratique possible.
Le secrétaire général de l’Assemblée parlementaire de la francophonie, Jacques Krabal, a de son côté indiqué que la nouvelle dynamique dans laquelle s’est engagée l’APF se base sur une vision humaniste et une politique multidimensionnelle.
L’Assemblée régionale Afrique de l’APF regroupe le Maroc, l’Égypte, la Tunisie, le Bénin, le Burkina Faso, le Cap-Vert, la Guinée, la Guinée-Bissau, le Mali, la Mauritanie, le Niger, le Sénégal, le Togo, le Cameroun, le Gabon, la République centrafricaine, la République démocratique du Congo, la République du Congo, le Tchad, le Burundi, les Îles Comores, le Rwanda, le Djibouti, le Madagascar, l’Île Maurice et les Seychelles.
Prennent part aux travaux de cet évènement des représentants du Parlement de la Communauté économique et monétaire des États de l’Afrique centrale, de la Commission parlementaire mixte de l’Union économique et monétaire des États de l’Afrique de l’Ouest, du Parlement de la Communauté économique des États de l’Afrique de l’Ouest, du Parlement panafricain et de l’Union parlementaire africaine.