Une attaque contre un pétrolier au large de la Somalie, survenue jeudi, ravive les inquiétudes concernant la résurgence de la piraterie dans la région, après plusieurs incidents similaires ces derniers mois. Le navire Hellas Aphrodite, en route de Sikka (Inde) à Durban (Afrique du Sud), a été attaqué à environ 1 000 km des côtes somaliennes. Heureusement, les 24 membres de l’équipage sont sains et saufs, selon l’armateur Latsco Marine Management, qui a précisé rester en contact avec l’équipage sans divulguer plus d’informations pour des raisons de sécurité.
D’après l’agence britannique de sécurité maritime UKMTO, l’attaque a été menée par une petite embarcation qui a ouvert le feu avec des armes légères et des lance-roquettes, avant que les assaillants ne parviennent à monter à bord du pétrolier. La force navale de l’UE a confirmé un acte de piraterie et se tient prête à intervenir. Cette attaque s’inscrit dans une série d’incidents inquiétants, notamment une tentative d’abordage du *MV Stolt Sagaland* trois jours plus tôt, qui avait échoué grâce à l’intervention d’une équipe de sécurité privée.
Les craintes de voir la piraterie somalienne reprendre de l’ampleur, comme entre 2005 et 2012, sont croissantes. En 2024, des pirates avaient déjà détourné le vraquier MV Ruen, et en 2017, ils avaient pris possession du tanker Aris 13, un acte inédit depuis 2012. Le niveau d’alerte reste « critique », selon les forces navales internationales, avec un risque d’attaque estimé à plus de 95% au large de la côte est de la Somalie.
Les pirates semblent mieux équipés, utilisant des bateaux de pêche comme « navires-mères » pour lancer des attaques en haute mer. Un groupe de pirates, probablement responsable de ces attaques récentes, aurait également détourné un boutre somalien fin octobre pour renforcer ses capacités.
La piraterie somalienne, qui avait fortement diminué grâce à l’engagement militaire international, semble de nouveau menaçante. Les rançons obtenues par les pirates peuvent atteindre des millions de dollars, un incitatif financier important dans une région en proie à la pauvreté. La situation demeure préoccupante, bien que les navires marchands soient désormais mieux préparés et plus vigilants face à ces menaces.
