Une étude scientifique a peut-être trouvé une réponse à la mortalité infantile très élevée au Nigeria, plus précisément dans le delta du Niger, qui serait la conséquence de la pollution pétrolière répandue par les multinationales exploitant l’or noir dans cette région, souillée par les déversements sauvages.
Un scientifique de l’université de Saint-Gall en Suisse a croisé les statistiques du gouvernement nigérian sur la natalité avec les données de géolocalisation des fuites dans le delta du Niger. Et le verdict est aussi implacable que révoltant pour le scientifique Roland Hodler.
La forte proximité des adultes avec la source de fuite du pétrole même cinq années avant la conception d’un enfant, augmente fortement le risque de voir le nouveau-né ne pas survivre un mois après la naissance. Ainsi, au cours de l’année 2012, les fuites d’hydrocarbures auraient été responsables de la mort de 16 000 nourrissons au cours du premier mois de leur vie.
En plus de leurs effets humains dramatiques, les déversements de pétrole provoquent également une dégradation irréversible de la nature environnante. Amnesty International estime que les autorités nigérianes devraient établir un système de surveillance afin « d’alerter les habitants des risques sanitaires et tenir les entreprises responsables des ravages causés par leur activité. »
De fait, le président nigérian Muhammadu Buhari a promis, à partir de 2018, un projet de nettoyage de l’Ogoni, la zone du delta du Niger victime des marées noires, un programme auquel les multinationales pétrolières contribuent avec 1 milliard de dollars.
Mais ces mesures ne semblent pas satisfaire le scientifique Roland Hodler qui estime le cas « dramatique, d’autant que c’est en partie causé par des multinationales qui ne se comportent pas de la même façon au Nigeria qu’en Norvège. »