Les attaques récurrentes, qui visent principalement des zones frontalières au Sahara occidental, sont interprétées par des analystes occidentaux comme le signe d’une escalade orchestrée par l’armée algérienne.
Ces attaques se produisent alors que le général Saïd Chengriha, chef d’état-major de l’Armée nationale populaire (ANP) de l’Algérie, s’avère être le chef de la direction des opérations du Polisario.
Militaire de haut rang et figure centrale du régime algérien, Chengriha incarne une politique de soutien sans faille au Polisario, et son rôle dans ces développements ne fait aucun doute. Sous sa direction, les actions militaires menées par le Polisario sont devenues plus coordonnées et plus violentes.
Le samedi 9 novembre, une nouvelle attaque armée a été perpétrée par le Front Polisario, cette fois à Al Mahbès, une commune rurale située dans la province d’Assa-Zag, dans le Sahara occidental. Ce dernier incident, qui n’a heureusement pas fait de victimes, a vu des assaillants tirer des projectiles depuis quatre véhicules, avant d’être neutralisés.
Cette attaque survient dans un contexte régional tendu, et suscite des interrogations quant à l’évolution de la dynamique sécuritaire au Sahara occidental, un territoire contesté uniquement par l’Algérie et quelques pays satellites de son régime, selon les experts internationaux.
Elle vient également raviver les souvenirs de l’attaque menée à Es-Semara dans la nuit du 28 au 29 octobre 2023, où des quartiers civils avaient été ciblés. Cette attaque avait fait un mort, trois blessés, dont deux gravement, et des dégâts matériels considérables.
Cependant, un élément supplémentaire mérite d’être souligné dans le contexte de cette montée des tensions. Selon certaines sources, Chengriha a opté pour une nouvelle approche en matière de sécurité, en confiant désormais la protection des sites sensibles et des infrastructures stratégiques, et même pour sa garde rapprochée, à la police plutôt qu’à la gendarmerie ou à l’armée.
Cette décision est perçue comme un moyen de réduire les risques pour l’armée algérienne de mener un coup d’État en Algérie.
En effet, le recours à des policiers, qui sont moins associés aux opérations militaires de grande envergure, pourrait être interprété comme une tentative de la part d’Alger de continuer à soutenir le Polisario tout en contrôlant l’implication directe de ses forces armées.
Si la direction du Polisario, par le biais de ses porte-paroles, évoque souvent des raisons de « résistance » et de « lutte pour l’autodétermination », les observateurs estiment que ces attaques terroristes reflètent une pression exercée par le leadership algérien pour maintenir une posture militaire forte dans le conflit du Sahara occidental, essentiellement pour raisons internes.
Les accords de normalisation entre Israël et plusieurs pays arabes (les accords d’Abraham), en plus de la position de la France, de l’Espagne et de plusieurs pays européens et africains, ainsi que de la Russie sur le dossier du Sahara occidental, ont considérablement affaibli la position de l’Algérie.
Dans ce contexte, les actions militaires du régime Chengriha et du groupe terroriste polisario, avec le soutien de l’Iran, du Hezbollah Libanais et du Hamas, sont perçues comme une tentative désespérée de maintenir une visibilité et de galvaniser les troupes.