Suite à une réunion extraordinaire tenue mercredi entre les représentants du gouvernement malien et la médiation internationale, Ahmed Boutache, le président du Comité de Suivi de l’Accord de paix (CSA), a menacé ouvertement la Coordination des Mouvements de l’Azawad (CMA) de lui couper les vivres si elle ne respectait pas ses engagements de paix.
La CMA occupe militairement le camp numéro un de la ville de Kidal (Nord) alors qu’elle s’était engagée à le libérer dès l’entrée en fonction des troupes gouvernementales.
A cet effet, Ahmed Boutache s’est insurgé contre ces manœuvres: « la persistance de la CMA dans cette attitude négative, préjudiciable à maints égards à la concrétisation de nos objectifs fondamentaux communs, ne peut que conduire, au bout du compte, à retarder davantage la mise en œuvre de l’accord qui a déjà enregistré un retard notable relevé et pointé du doigt par tous ».
L’attitude de la CMA contribue, en même temps, à priver les populations du Nord d’accéder enfin aux dividendes de la paix et de la réconciliation dont l’attente s’éternise du fait « de manœuvres politiciennes aux desseins inavoués condamnables », a-t-il mis en garde.
D’habitude diplomate et réservé, Ahmed Boutache n’a cette fois-ci pas hésité à pointer clairement du doigt les responsables de ces entraves à l’Accord de paix de 2015. Deux ans après sa signature à Alger, cet accord est resté lettre morte.
Pour les observateurs, cet avertissement pourrait, s’il n’est pas pris en compte par la CMA, se traduire par un blocage des fonds alloués par la médiation internationale aux mouvements de rébellion Touareg.