Signe de la défiance des groupes armés contre la présence de la France au Sahel, l’arrivée lundi soir du président Emmanuel Macron à Ouagadougou, a été marquée par une attaque à la grenade contre des soldats français, ce qui n’a pas empêché le chef d’État français de souligner que l’Afrique est confrontée à la menace de l’extrémisme.
« Il est temps aujourd’hui de faire barrage à l’extrémisme religieux en le combattant partout, dans les discours politiques et dans l’action », a souligné le président français lors d’un discours prononcé mardi à l’université de Ouagadougou. Emmanuel macron a cité, à cet égard, l’action engagée du roi Mohammed VI du Maroc contre l’extrémisme et l’obscurantisme.
En Afrique, la menace de l’extrémisme « est massive, diffuse, quotidienne, s’immisce dans les écoles, les foyers, les campus. Cette menace n’a pas de frontière ni de continent car elle s’attaque à ce qu’il y a de plus intime : la foi et la religion pour en détourner le sens », s’est indigné le chef d’État français.
Au sujet des relations entre la France et l’Afrique, Emmanuel Macron affirmé qu’ »il n’y a plus de politique africaine de la France ». Il n’a pas non plus éludé le passé colonial, estimant que « les crimes de la colonisation européennes sont incontestables ». Mais, c’est « un passé qui doit passer », a insisté le président français lors de son discours à Ouagadougou, première étape d’une tournée africaine, qui le mènera également en Côte d’Ivoire où a lieu, mercredi et jeudi, le Sommet UE-UA.
« Ce n’est pas simplement un dialogue franco-africain que nous devons reconstruire ensemble, mais bien un projet entre nos deux continents, une relation nouvelle repensée à la bonne échelle » entre l’Afrique et l’Europe. « L’Afrique n’est ni perdue ni sauvée, c’est un continent central, c’est ici que se télescopent tous les défis contemporains », a ajouté Emmanuel Macron qui se rendra après le sommet Afrique- Europe au Ghana.