Sénégal: Résurgence du spectre séparatiste après l’attaque meurtrière en Casamance

Le ministre de l’Intérieur sénégalais Aly Ngouille Ndiaye a promis dimanche de mener une traque « rude et sans répit » pour retrouver les auteurs du massacre de samedi en Casamance, dans le sud du pays, au cours duquel 13 jeunes ont été tués et six autres blessés.

C’est à Bofa Bayotte, forêt située en Casamance qu’a eu lieu le massacre. Une vingtaine d’hommes venus chercher du bois ont été arrêtés par des éléments armés dans la matinée de samedi. Il ont été rassemblés puis exécutés sommairement. Par miracle, six parmi ces jeunes coupeurs de bois ont réussi à s’enfuir.

Une enquête à été lancée pour lever le voile sur ce massacre. S’agit-il de rebelles revendiquant l’indépendance de leur région ou plutôt de groupes armés luttant contre le défrichage illégal? Aucune certitude jusqu’à présent ne se dégage.

Toutefois, plusieurs sources estiment que cette tuerie a pour origine la coupe du bois clandestine, avec pour argument que tous les hommes arrêtés samedi étaient venus chercher du bois de chauffe dans la forêt.

Il y a un mois, un camion de bois  d’exploitants fraudeurs avait été brûlé dans la même zone, ce qui alimente d’autant plus cette hypothèse de groupes armés luttant contre le défrichage clandestin.

Pourtant, samedi soir, après l’annonce de l’attaque meurtrière, le président Macky Sall avait convoqué le Conseil national de sécurité. Les observateurs craignent que l’attaque ait été perpétrée par des éléments appartenant au Mouvement des forces démocratiques de la Casamance (Mfdc). Un mouvement séparatiste qui ne fait plus parler de lui depuis plusieurs années, après avoir nourri un conflit pendant plus de trois décennies en Casamance.

La réaction du gouvernement laisse d’ailleurs transparaître cette crainte. « Cet acte délibéré contre des civils sans défense, intervenant une semaine à peine après l’appel solennel du Président de la République pour une paix définitive en Casamance, sans vainqueur ni vaincu, ne saurait être interprété autrement qu’un acte désespéré de forces sans ambition autre que la violence gratuite, au moment où la paix se consolide chaque jour davantage dans la partie sud du pays », a indiqué samedi un communiqué du porte-parole du gouvernement, Seydou Guèye.