Dans le sillage des manifestations contre la réduction des salaires dans la fonction publique, le nouveau gouvernement tchadien a fait marche arrière en annonçant la suspension de cette nouvelle mesure d’austérité très controversée, une annonce intervenue après le remaniement gouvernemental du 24 décembre dernier.
Le Premier ministre tchadien, Albert Pahimi Padacké a annoncé mercredi que les négociations avec les syndicats avaient abouti à « surseoir à l’abattement des salaires ». Une main tendue envers les centrales syndicales en vue de calmer la rue, estiment les observateurs.
Des protestations répétées avaient embrasé N’djamena et les principales villes du pays début janvier. Les manifestants réclamaient l’abandon de cette nouvelle mesure d’austérité qui pénalisait les fonctionnaires.
Le Tchad, frappé par la chute des cours du pétrole en 2014, avait actionné une série de mesures en vue de réduire le train de vie de l’Etat. Et même si les manifestations étaient devenues chroniques durant ces trois dernières années, le gouvernement n’avait pas abandonné les mesures d’austérité.
Aussi, le fait que l’exécutif revienne sur la décision de baisse des salaires dans la fonction publique traduit la volonté du président Idriss Deby Itno de désamorcer la tension dans le pays.
Un rétropédalage qui n’a pas empêché la ministre chargée des réformes, Assia Abbo, de rappeler jeudi que le Tchad, “est en train de traverser une période difficile sur le plan financier“.