En grève depuis près de trois mois en Algérie, les médecins résidents ont porté leur ras-le-bol dans la rue, où près d’un millier ont battu le pavé lundi à Alger en soutien à leurs revendications, provoquant la colère du gouvernement algérien, qui avait interdit la manifestation.
Malgré un fort dispositif sécuritaire entourant la manifestation, les forces de l’ordre algériennes ne sont pas parvenues à disperser le sit-in des médecins résidents qui ont marché jusqu’à l’assemblée populaire nationale, le parlement algérien.
Au nombre de 13.000 en diverses spécialités, les médecins résidents réclament depuis maintenant près de trois mois la reconsidération de leurs conditions professionnelles. Ils demandent notamment l’abrogation du « service civil » les obligeant à exercer jusqu’à quatre années dans des zones enclavées du pays ainsi que le « service militaire », obligatoire pour tous les algériens de sexe masculin.
Leurs revendications ont été jusque là ignorées par le gouvernement du premier ministre Ahmed Ouyahia. Mais après ce sit-in au cœur de la capitale algérienne, les médecins grévistes ont été reçus par le président du parlement.
Les observateurs estiment toutefois que les autorités algériennes ne devraient pas se plier aux revendications des médecins dans l’immédiat, de crainte de susciter l’émulation et une multiplication du nombre de manifestations dans les lieux publics par d’autres catégories socio-professionnelles.