Au Niger, plusieurs membres de la société civile qui avaient été arrêtés après leur participation, dimanche à Niamey, aux manifestations contre la loi de Finances 2018, ont été inculpés mardi par la justice.
Une vingtaine de dirigeants des protestations ont été interpellés par la police dans le sillage de ces manifestations interdites par le gouvernement. Bravant l’interdiction imposée par les autorités, les protestataires sont descendus dans la rue à Niamey, estimant que la loi de Finances est discriminatoire et antisociale.
Parmi les personnes arrêtées, figurent trois dirigeants de la société civile: Moussa Tchangari, Ali Idrissa et Nounou Arzika. Une vingtaine d’autres acteurs civils ont également été interpellés pour avoir enfreint l’interdiction.
Les manifestants reprochent au gouvernement d’avoir introduit de nouvelles taxes et de nouveaux impôts qui vont « presser le peuple », et surtout d’avoir « accordé des cadeaux fiscaux d’une vingtaine de milliards de Francs CFA » aux compagnies de télécommunication.
Pour sa part, le gouvernement refuse de prendre en considération les revendications des protestataires, en dépit des manifestations organisées régulièrement dans les principales villes du pays.
Fin février, le ministre des Finances, Hassoumi Massaoudou avait affirmé que, contrairement à ce qu’avancent les détracteurs de la Loi de Finances 2018, le budget ne contient « pratiquement aucune mesure » affectant les couches populaires, notamment les campagnes où vivent 80% des 20 millions de Nigériens.