Au lendemain de l’annonce par le maréchal Khalifa Haftar, chef autoproclamé de l’Armée nationale libyenne (ANL), d’une offensive pour la « libération » de la ville de Derna (Est) des mains de djihadistes, une attaque suicide meurtrière a été dirigée mardi contre un barrage de l’ALN, faisant craindre le déclenchement d’un nouveau cycle de violences.
Deux personnes au moins ont été tuées dans cet attentat suicide, lorsque qu’un kamikaze a lancé son véhicule contre un poste de contrôle tenu par l’armée de Haftar, à une centaine de km à l’est de la ville portuaire de Syrte. D’autres tentatives d’attaques suicides ont été déjouées ces derniers jours, d’après des chefs de l’ANL.
Les observateurs font le rapprochement entre ces opérations et la volonté du maréchal Haftar de précipiter la « reconquête » de Derna, la dernière ville de l’Est de la Libye qui échappe encore au contrôle du controversé chef de l’ANL.
Assiégée depuis des mois, Derna se trouve aux mains d’une coalition de groupes djihadistes armés. De retour d’une convalescence de plusieurs semaines en France, le maréchal semble décidé à en découdre avec ces groupes partisans d’Al-Qaïda.
Le chef militaire avait déjà réussi à chasser, à la tête de l’ANL, le groupe terroriste Etat islamique (EI) de plusieurs places fortes de l’Est de la Libye. Le maréchal compte faire de la reconquête de Derna une nouvelle consécration de sa puissance face à son rival politique, Fayez al-Sarraj, le président du Gouvernement d’union nationale à Tripoli.