Amnesty International a appelé mardi les belligérants qui s’affrontent dans la bataille de Derna, d’ouvrir « un couloir afin d’amener une aide aux populations prises au piège », alors que les réserves de nourriture, d’eau et de médicaments s’amenuisent dramatiquement.
Cet appel intervient alors que les troupes du maréchal Khalifa Haftar, le chef de l’Armée nationale libyenne autoproclamée (ANL), continuent de progresser lentement dans Derna, seule ville de l’Est de la Libye à échapper au contrôle du controversé maréchal.
Les blindés de l’ALN font face à une résistance farouche des derniers combattants de la coalition islamiste de Derna, ce qui explique la lente progression des hommes de Haftar, estiment les observateurs.
« Nous recevons des informations terribles de Derna : la ville subit un siège prolongé et des combats intenses. Elle est au bord de la catastrophe humanitaire », affirme Amnesty International.
L’organisation humanitaire dénonce un « blocus mis en place pour causer des souffrances inutiles à des hommes, des femmes et des enfants, qui se retrouvent encerclés ».
Les habitants craignent de quitter la ville, de peur d’être arrêtés par les hommes de l’ANL, connus pour « faire disparaître » les civils, particulièrement les jeunes qu’ils considèrent comme des opposants, rapporte l’organisation internationale.
En début de mois, L’ONU avait tiré la sonnette d’alarme sur la grave situation humanitaire de quelque 125 000 civils à Derna, ville côtière de l’Est de la Libye soumise au siège de l’ANL depuis juillet 2017.
L’organisation onusienne avait appelé les parties au conflit à permettre un accès humanitaire immédiat et sûr aux blessés, et à respecter le droit international humanitaire et les droits de l’homme.