Au Nigeria, les détails sur l’attaque de grande envergure menée par Boko Haram au cours du week-end contre une base de l’armée dans le Nord-Est du pays, montrent que les combattants du groupe djihadiste se sont déguisés en soldats de l’armée régulière pour investir la place forte.
Arrivés vêtus de tenues militaires à bord de véhicules aux couleurs de l’armée nigériane, les djihadistes ont réussi à tromper la vigilance des soldats, qui leur ont ouvert les portes de la base. L’attaque surprise a obligé les soldats de l’armée régulière à fuir, laissant derrière eux armes et munitions, y compris des armes lourdes de la 81 division.
Bénéficiant de l’effet de surprise, les assaillants djihadistes ont investi la base Jilli, située dans le district de Geidam. Cette attaque sans précédent attribuée à la faction Abou Musab Al-Barnaoui, alliée du groupe Etat islamique (EI), est d’autant plus embarrassante pour l’armée nigériane que la base de Jilli comptait quelque 700 soldats.
Aucun bilan officiel n’a encore été communiqué concernant les pertes humaines et matérielles, mais diverses sources avancent que des dizaines de morts ont été enregistrés des deux côtés. L’armée nigériane, qui vantait les bons résultats de sa stratégie anti-terroriste, doit désormais faire face à la polémique naissante sur les pertes humaines toujours plus nombreuses dans le Nord Est du pays face à Boko Haram.
La recrudescence de la violence terroriste pourrait notamment s’expliquer par les élections présidentielles qui approchent. Cette attaque de grande ampleur a d’ailleurs éclipsé une autre qui s’est produite en fin de semaine. Plus d’une vingtaine de soldats sont toujours portés disparus après l’embuscade tendue vendredi par Boko Haram à des militaires dans l’Etat de Borno.