L’Union africaine est « effarée » par les propos du ministre italien de l’Intérieur, Matteo Salvini, qualifiant les migrants africains en Europe d’ « esclaves », et a exigé que le dirigeant d’extrême droite « retire ses déclarations désobligeantes ».
Dans un communiqué publié mardi, la Commission de l’UA exprime son indignation à la suite des commentaires faits par Matteo Salvini durant une récente conférence à Vienne, au cours de laquelle il « compare les migrants africains à des esclaves ».
Intervenant lors d’une réunion des ministres européens de l’Intérieur, le chef de l’extrême droite italienne avait vivement réagi aux propos du ministre des Affaires étrangères du Luxembourg, Jean Asselborn, pour qui l’Europe a besoin d’immigrés pour faire face au vieillissement de sa population.
Redoublant d’agressivité, Salvini a ajouté: « En Italie, nous ressentons l’exigence d’aider nos enfants à faire d’autres enfants, et pas à avoir de nouveaux esclaves pour remplacer les enfants que nous ne faisons plus ».
La polémique entre Matteo Salvini et Jean Asselborn s’est poursuivie par médias interposés. Asselborn a accusé Salvini d’ « utiliser des méthodes et le ton des fascistes des années 30 ».
« Dans l’intérêt d’un engagement constructif dans le débat sur la migration entre les deux continents, l’Union africaine requiert que (Matteo Salvini) retire ses déclarations désobligeantes », a demandé la Commission de l’organisation panafricaine.
Le communiqué poursuit qu’il est « de notoriété publique que l’émigration depuis l’Italie durant les deux derniers siècles a été le plus important cas de migration dans l’histoire moderne de l’Europe ».
« L’actuelle « crise migratoire » en Europe offre une possibilité à l’Afrique et à l’Europe d’entamer un dialogue non seulement sur les questions migratoires, mais aussi plus largement sur la coopération au développement entre les deux continents », souligne le communiqué.