Algérie: Cinq généraux mis en prison aggravant la purge dans l’armée

En Algérie, les règlements de comptes entre clans se poursuivent avec la mise en détention dimanche de cinq généraux, aggravant la purge au sein de l’armée alors que le président du parti «Rassemblement pour la culture et la démocratie (RCD), Mohcine Belabbas, a tiré la sonnette d’alarme sur une situation qui « échappe à tout contrôle».

Les généraux concernés avaient été interdits de quitter le territoire national depuis septembre. Il s’agit du commandant de la Gendarmerie nationale, des commandants de la 1e, 2e et 4e régions militaires et du directeur des finances au Ministère de la défense.

Les cinq hauts gradés étaient passés, plus tôt dimanche, par  le tribunal militaire de Blida, où ils ont été inculpés d’abus de fonction et trafic d’influence, sans plus de précisions. Le chef d’état-major et vice-ministre de la Défense, Ahmed Gaïd-Salah, avait qualifié ces changements au sein de l’armée de tout à fait «normaux».

Mais les observateurs estiment que ces purges au sein de l’armée, visent en réalité à écarter tous les hauts gradés opposés à une nouvelle candidature du président Bouteflika à l’élection d’avril 2019. Ceci, au moment où une large partie de l’opinion s’oppose à un nouveau mandat du chef de l’État, qui ne s’exprime plus depuis 2013 suite à un AVC qui le maintient cloué dans un fauteuil roulant.

La purge est menée tambours battants depuis juillet, lorsqu’une dizaine de généraux avaient été limogés. Début septembre, le chef d’état-major de l’armée de l’Air, le général-major Mohamed Hamadi, et le chef des forces de défense aérienne, le général-major Bekkouche Ali, avaient été limogés.

Les raisons invoquées, qui vont de l’enrichissement illégal au trafic d’influence, en passant par l’abus de fonction…, suscitent l’incrédulité et, surtout, l’inquiétude au sein de l’opinion algérienne.

Dans les rangs des partis politiques, le chef du RCD, Mohcine Belabbas, a affirmé samedi que le problème de l’Algérie n’est pas celui des personnes, mais plutôt d’un «système pourri», soulignant que la situation actuelle en Algérie «laisse entendre qu’il y a bien un scénario qui se prépare» et qui est intimement lié à la question de la succession au président Bouteflika.