Dans une nouvelle attaque attribuée au groupe musulman ougandais Forces démocratiques alliées (ADF) dans la région de Beni, dans l’est de la République démocratique du Congo, six personnes ont été tuées dans la nuit de jeudi à vendredi, selon des responsables locaux.
« Les ADF ont fait une incursion dans le village Kyaninga, frontalier avec l’Ouganda, dans la nuit de jeudi à vendredi: six civils ont trouvé la mort, tués à l’arme blanche », a déclaré à l’AFP le député Baliesima Kudukima, élu du territoire de Beni.
« La population du village de Kyaninga est en fuite pour l’instant, après le massacre de six civils par des ADF », a déclaré pour sa part Noella Muliwavyio, présidente du réseau des organisations de la société civile du territoire de Beni.
« La population est en fuite vers Watalinga et Nobili. Nous demandons aux autorités de sécuriser ces populations », a-t-elle ajouté.
« Nous sommes en pleine opération contre les ADF. Jusque-là, nous n’avons pas encore le contrôle du village Kyaninga. Mais nous les poursuivons dans des profondeurs », a déclaré le major Mak Hazukay, porte-parole de l’armée dans la région, sans donner de bilan.
Les ADF sont des rebelles ougandais musulmans installés depuis 1995 dans l’Est du Congo, à l’époque pour poursuivre leur combat contre le régime du président Yoweri Museveni.
Ils sont tenus responsables du massacre de centaines de civils depuis 2014 dans la région de Béni, ainsi que de la mort de 22 Casques bleus depuis décembre 2017 et de dizaines de soldats congolais.
Depuis cette date cependant, les ADF ne revendiquent rien et n’affichent aucun leader.
Un officier congolais commandant les forces contre les présumés ADF d’août 2014 à juin 2015, Muhindo Akili Mundos, a été accusé par les Nations unies d’avoir soutenu « un sous-groupe des Forces démocratiques alliées, connu sous le nom d’ADF-Mwalika ».
En outre, Trente-six rebelles burundais et trois militaires congolais ont été tués en trois jours, lors d’une opération militaire dans la province du Sud-Kivu, frontalière du Burundi, a annoncé jeudi l’armée de la République démocratique du Congo.
Les Forces armées de la RDC « ont mené des attaques simultanées du 6 au 8 avril sur les positions des rebelles burundais des Forces nationales de libération (FNL) et Forces républicaines du Burundi (Forebu) », a déclaré jeudi aux journalistes le capitaine Dieudonné Kasereka, un porte-parole de l’armée dans la province du Sud-Kivu.
Au total, « 36 rebelles ont été tués dont deux officiers supérieurs », « trois militaires congolais ont également perdu la vie » et quatre autres ont été blessés, a-t-il précisé.
« Le chef des FNL, le général autoproclamé Aloys Nzabampema a été grièvement blessé », a ajouté le capitaine Kasereka, soulignant que des armes, des munitions « et beaucoup de matériels de communication ont été récupérés ».
Selon lui, l’armée a détruit les bastions de la coalition FNL et Forebu dans les localités de Magunda, Ruminako et Mangwa dans les Hauts plateaux d’Uvira.
Les Forces républicaines du Burundi (Forebu), rebaptisées Forces populaires du Burundi (FPB), sont principalement composées de soldats et de policiers qui ont déserté leurs corps depuis le début, en avril 2015, de la crise politique au Burundi.
Aloys Nzabampema dirige une branche des Forces nationales de libération (FNL), des rebelles burundais hutus repliés dans la plaine de la Ruzizi, dans l’est de la RDC voisine depuis 2009.
L’armée congolaise accuse régulièrement les FNL et les Forebu de faire régner l’insécurité dans les territoires d’Uvira, Fizi et Mwenga, dans le Sud-Kivu.