4 pécheurs et 3 miliciens Maï-Maï ont été tués jeudi dans des affrontements impliquant des éco-gardes sur le lac Édouard à la frontière entre l’Ouganda et la République démocratique du Congo, selon des sources locales.
Un pêcheur et un éco-garde ont également été blessés dans cet affrontement.
Les Maï-Maï sont des miliciens constitués sur une base ethnique et dont les actions vont de la défense des intérêts communautaires à la grande criminalité.
Les enlèvements de pêcheurs sont régulièrement rapporté tout comme les rapts de membres d’autres catégories sociales (humanitaires, médecins, paysans …) dans le Nord-Kivu.
Par ailleurs, le groupe Etat islamique (EI) a revendiqué deux attaques dans l’Est de la République démocratique du Congo, dans le territoire de Beni où, selon des sources locales, une dizaine de personnes ont été enlevées jeudi.
Dans le territoire de Beni, ces attaques sont généralement attribuées par les autorités aux Forces démocratiques alliées (ADF), à l’origine des rebelles musulmans ougandais présents dans la région depuis plus de 20 ans.
D’après les sources locales, des assaillants ont fait incursion dans la localité de Samboko-Tchanitchani (ou Tsanitsani), où ils ont pillé et incendié le centre de santé et dévalisé les maisons.
Le nom « Chianchiani » apparaît dans l’un des deux communiqués diffusés par l’EI, d’après la traduction en anglais de SITE Intelligence group, qui revendique une expertise au sujet de mouvements islamistes terroristes.
« Les soldats du Califat ont donné l’assaut à des baraquements de l’armée congolaise dans le village de Chianchiani à Beni (…), ce qui a conduit à en tuer et à en blesser plusieurs, tandis que d’autres d’entre eux ont fui ».
« Les soldats du Califat ont utilisé des armes automatiques pour viser des éléments croisés de l’armée congolaise hier dans le village de Kumbwa à Kamango », lit-on dans le deuxième communiqué traduit de l’arabe en anglais. Kamango se trouve tout près de la frontière avec l’Ouganda.
L’armée congolaise n’a pas fait état d’attaque contre ses bases à Kamango.
Le groupe Etat islamique avait revendiqué pour la première fois une attaque sur le sol congolais, en s’attribuant la responsabilité d’un assaut qui avait tué au moins deux soldats le 16 avril à une dizaine de km de Kamango.
La cheffe de la Mission des Nations unies au Congo (Monusco) avait déclaré « prendre au sérieux » ce genre de déclaration, tout en privilégiant la piste des ADF.
EI profiterait de l’insécurité dans l’est de la RDC dans le but d’y installer une base, selon des chefs de renseignements des pays de la région des Grands Lacs (Burundi, Ouganda, RDC et Rwanda) réunis à Kampala et cités ce jeudi par la BBC.
En outre, 25 personnes ont été placées en détention préventive dans le cadre de l’enquête sur les massacres de centaines de personnes en décembre à Yumbi dans le nord-ouest de la République démocratique du Congo, a indiqué jeudi la ministre des Droits humains.
« A ce jour, 105 victimes ont été entendues, 83 témoins ont comparu devant les enquêteurs de l’auditorat général (justice militaire) et 25 auteurs présumés de ces massacres ont été mis en détention préventive », a déclaré la ministre Marie-Ange Mushobekwa, sans préciser l’identité des personnes interpellées.
La ministre présentait le rapport de la commission d’enquête sur ces massacres qui se sont déroulés les 16 et 17 décembre dernier.
Le rapport a documenté des « cas d’atteintes et de violation des droits de l’Homme ayant causé 461 morts(…) dont l’administrateur du territoire de Yumbi » et trois soldats congolais, a détaillé Mme Mushobekwa.
En outre, 133 personnes ont été blessées: 56 par balle, 33 par arme blanche et 44 par brûlure.
« Il y a eu des responsables politico-administratifs qui ont attisé le feu, qui ont déjà été entendu par la justice militaire », a indiqué la ministre.
Au terme d’une visite sur place fin janvier, les Nations unies ont fait état du massacre d’au moins 535 civils – hommes, femmes et enfants – dans trois villages du territoire de Yumbi, sur les bords du fleuve Congo, à quelque 300 km au nord de Kinshasa.
Les victimes étaient principalement des membres de la communauté banunu, visées par une communauté rivale, les Batende, qui officiellement contestaient le lieu d’inhumation d’un chef coutumier banunu.
Des dégâts matériels importants ont également été enregistrés avec la destruction de 1.539 maisons, neuf centres de santé, vingt écoles ainsi que trois marchés.
Selon ce rapport, 5.772 déplacés ont été recensés tandis que 17.000 personnes se sont réfugiées au Congo-Brazzaville.