Le groupe armé centrafricain 3R (Retour, réclamation, réconciliation) a remis vendredi à la justice trois de ses éléments qu’il a accusés d’être responsables du massacre de plus de 50 civils dans le nord-ouest du pays, a annoncé samedi le gouvernement.
Plus de 50 civils ont été tués ces derniers jours dans une série d’attaques attribuées au groupe 3R autour de la ville de Paoua (nord-ouest), près de la frontière avec le Tchad.
Il s’agit du massacre le plus important depuis la signature, le 6 février, d’un accord de paix entre le gouvernement et 14 groupes armés qui contrôlent une grande partie de la Centrafrique.
Mercredi, la Mission de l’ONU en Centrafrique (Minusca) et les autorités centrafricaines ont lancé un ultimatum au leader du groupe 3R, pour qu’il livre dans les 72 heures les auteurs présumés du massacre et qu’il démantèle ses infrastructures.
Le gouvernement a « pris acte » samedi des arrestations et du transfert de trois des auteurs présumés du massacre par le groupe 3R, mais « maintient son ultimatum pour l’arrestation et le transfert de toutes autres personnes impliquées dans ces tueries », a déclaré son porte-parole, Ange Maxime Kazagui, lors d’un point de presse.
Il a également indiqué que le gouvernement avait « dépêché une mission conjointe » avec l’Union africaine et la Minusca dans la zone « en vue de s’assurer du démantèlement en cours des bases et barrières du mouvement 3R ».
Dans un communiqué, le groupe 3R a rejeté la responsabilité de ces tueries sur des éléments isolés, affirmant que la tuerie avait été « perpétrée par des éléments des 3R à leur propre gré ».
Il a condamné « avec fermeté » les tueries et a promis de remettre à la justice les responsables du massacre quand ils auraient été arrêtés, tout en réitérant sa « ferme volonté à continuer à œuvrer pour la paix ».
3R a signé début février l’accord de paix. En retour, son chef, Bi Sidi Souleymane (alias Sidiki), a été nommé le 25 mars « conseiller spécial militaire » auprès du Premier ministre, chargé de la mise en place des unités mixtes associant membres des Forces armées centrafricaines (Faca) et groupes armés.