Un raid a été mené lundi par des islamistes somaliens du groupe terroriste shebab contre une base de l’armée américaine située à environ 100 km au nord-ouest de Mogadiscio, et attaqué un convoi militaire de l’Union européenne dans la capitale.
L’armée américaine a riposté en lançant deux attaques de drones, tuant 10 islamistes shebab et détruisant un véhicule impliqué dans l’attaque, a indiqué le commandement américain pour l’Afrique (Africom), précisant que l’attaque des shebab avait été menée avec l’aide d’une voiture piégée.
« Cette attaque, bien qu’inefficace, démontre à quel point les shebab représentent une menace directe pour les Américains, pour nos alliés et pour nos intérêts dans la région », a commenté le général William Gayler, le chef des opérations de l’Africom.
Deux fortes explosions, suivies par des échanges de coups de feu, ont été entendues en début de matinée sur la base de Baledogle, une installation qui dépend officiellement de l’armée nationale somalienne (SNA) mais qui abrite des conseillers américains formant les commandos somaliens et une piste de décollage pour des drones militaires américains, selon Mohamed Adan, un notable local.
Cette attaque, revendiquée par les shebab, affiliés à Al-Qaïda, a été confirmée par d’autres témoins, qui ont expliqué que les coups de feu avaient cessé un peu plus tard.
Les shebab ont affirmé, dans un communiqué, avoir fait des dizaines de morts après « avoir franchi le périmètre de sécurité de cette base fortement sécurisée (…), pris d’assaut le complexe militaire et combattu férocement les croisés ».
Ce bilan a été fermement démenti par la SNA, qui a assuré n’avoir perdu aucun soldat. « Nous étions déjà informés de l’attaque et nous avons simplement repoussé les assaillants avant qu’ils atteignent nos barrières de défense », a déclaré un responsable militaire somalien, sous couvert d’anonymat.
La Mission américaine en Somalie et l’Africom ont également assuré que cette attaque avait été repoussée par les forces de sécurité somaliennes, sans qu’il y ait de victimes en leur sein. Elle a vanté « leur vigilance et leur rapide réponse, laquelle a empêché les assaillants de briser le périmètre extérieur de sécurité de la base ».
Située au nord-ouest de Mogadiscio, la base de Baledogle est ce que l’armée américaine appelle une « installation de contingence », où les équipes des forces spéciales qui opèrent en Somalie par rotation entreposent leur armement et leur équipement. Elle est utilisée par l’armée américaine pour ses frappes aériennes, à l’aide de drones, contre les shebab ou contre les membres du groupe État islamique (EI) en Somalie.
Le nombre de soldats américains actuellement déployés sur cette base, se situe entre 550 et 800 militaires selon les périodes et les missions dont ils sont chargés.
Lundi également, et cette fois dans Mogadiscio, un véhicule piégé a heurté un convoi transportant des conseillers militaires italiens de la Mission de formation de l’Union européenne en Somalie (EUTM-S), une attaque également revendiquée par les shebab.
L’EUTM-S a confirmé dans un communiqué qu’un de ses convois, qui revenait d’une « activité » à Villa Gashandigha, où sont installés le ministère de la Défense et les quartiers-généraux de l’armée somalienne, « a été touché aujourd’hui à Mogadiscio ».
« Aucun soldat de l’EUTM-S n’a été blessé dans l’explosion », a-t-elle indiqué, précisant toutefois que « deux véhicules ont été endommagés ».
L’EUTM-S vise à renforcer le gouvernement fédéral de transition somalien par une activité de conseil militaire et d’entraînement de l’armée somalienne.
Le ministère italien de la Défense a confirmé, dans un communiqué, que deux véhicules blindés italiens avaient été « impliqués dans une explosion à leur retour d’une activité d’entraînement destinée aux forces de sécurité somaliennes ».
« Pour l’instant, il n’y a aucune conséquence pour le personnel italien », a ajouté le ministère, précisant qu’une enquête avait été ouverte.