Entre 10 et 21 civils ont été tués par les Forces démocratiques alliées (ADF) lors de deux nouvelles attaques commises mardi soir, dans la région de Beni, dans l’est de la République démocratique du Congo (RDC).
«Nous venons d’enregistrer sept morts qui viennent d‘être déposés à la morgue. Les jeunes viennent de barricader la route principale. Les véhicules de la Monusco sont la cible des manifestants», a déclaré Kizito Bin Hangi, président de la société civile de Beni.
Les attaques des ADF contre des quartiers nord de Beni ont provoqué dès mardi soir des mouvements de population vers le centre-ville, où la population a manifesté sa colère mercredi matin en prenant pour cibles entre autres, les casques bleus de la Mission des Nations unies au Congo (Monusco).
L’armée congolaise a annoncé le 30 octobre des opérations unilatérales contre les ADF, à l’origine un groupe armé de musulmans ougandais installé depuis 1995 dans l’est de la RDC.
Depuis, les représailles attribuées aux ADF à l’encontre de civils ont fait 54 morts, avant les violences de la nuit dernière dont le bilan exact reste à établir.
Par ailleurs, un milicien a été condamné à la perpétuité pour de nombreux viols et meurtres en 2018 dans l’est de la RDC, au terme d’un procès qui comptait parmi les parties civiles la Fondation Panzi du prix Nobel de la paix 2018, Denis Mukwege.
Fréderic Masudi Alimasi dit Koko a été reconnu coupable de « crimes contre l’humanité par viol, empoisonnement, torture, meurtre, esclavage sexuel, disparition forcée », a indiqué le président d’un tribunal militaire à Bukavu.
Dans la nuit du 8 au 9 février 2018, Masudi Alimasi et ses miliciens ont fait une incursion dans le village de Kabikokole, dans le territoire de Shabunda et «pris en otage plus d’une centaine de femmes (…) pour les violer l’une après l’autre», affirme la Fondation Panzi.
Masudi Alimasi est le chef de l’une des dizaines de milices armées qui terrorisent les civils dans les deux Kivus depuis 25 ans.