La dette publique du Kenya a grimpé de 410 milliards de shillings (environ 4 milliards de dollars) durant la période avril-juin pour atteindre 6,6 billions de shillings (environ 66 milliards de dollars), contre 6,2 billions de shillings (62 milliards de dollars) trois mois auparavant, selon les données de la Banque Centrale kényane (CBK), publiée mercredi.
Il s’agit de l’une des accumulations de dette publique les plus rapides encaissées par l’administration du Jubilé. Cela se traduit par environ 136 milliards de shillings par mois (environ 1,3 milliard de dollar) ou 4,5 milliards de shillings (40,5 millions de dollars environ) par jour, précise la même publication.
Malgré les verrouillages mondiaux dus à la pandémie Covid-19, la première économie d’Afrique de l’Est a réussi à emprunter 303 milliards de shillings (3,03 milliards de dollars) sur les marchés internationaux et 107 milliards de shillings (environ 1,07 milliard de dollar) sur le marché local. Entre juin et août, 200 milliards de shillings supplémentaires ont été empruntés localement. Les chiffres officiels des emprunts extérieurs n’ont pas encore été mis à jour jusqu’en août, mais à ce rythme, le pays est désormais proche de 7 billions de shillings de dette (environ 70 milliards de dollars), note la même source.
Soutenu par des simulations de modélisation par des experts du ministère de la Santé, qui ont projeté des millions d’infections Corona, le Kenya a tout mis en œuvre pour se procurer de l’argent auprès des prêteurs mondiaux, y compris la Banque mondiale.
En octobre 2019, le Parlement kényan avait approuvé une proposition du gouvernement visant à définir le seuil d’endettement maximal en valeur absolue, et non plus en comparaison au produit intérieur brut comme c’est le cas jusqu’ici.
La dette publique ne devait en effet pas excéder les 50% du PIB, un seuil recommandé par le Fonds monétaire international comme soutenable.
Mais le Kenya a depuis dépassé ce niveau et sa dette se retrouve désormais à plus de 60 pc du PIB, sans même parvenir à permettre de financer toutes les infrastructures dont son économie a besoin pour maintenir un rythme de croissance durable. Cette proposition fait débat, car le nouveau seuil d’endettement proposé, qui est de 9000 milliards de shillings kényans (86 milliards $), représente plus de 100% du PIB actuel, loin du seuil tolérable de 72% recommandé par le FMI.