L’ex-directeur général de la police nationale béninoise, le général Louis Philippe Houndégnon, a été arrêté et placé en détention dans l’attente de son procès, moins de deux mois après l’arrestation de plusieurs autres personnalités liées à l’ancien régime. Houndégnon, qui avait été une figure influente sous la présidence de Thomas Boni Yayi, a été interpellé mercredi soir à son domicile par les forces de l’ordre, sous les accusations d’ »incitation à la rébellion » et de « harcèlement par voie électronique », selon des sources judiciaires.
Ancien directeur de cabinet au ministère de l’Intérieur en 2015, Houndégnon avait été limogé après l’arrivée de Patrice Talon au pouvoir en 2016. Sa mise sous mandat de dépôt intervient après une journée d’audition devant la Cour de répression des infractions économiques et du terrorisme (Criet), une juridiction spécialisée du Bénin.
Durant ses années de service, l’ex-haut responsable de la police avait été impliqué dans plusieurs dossiers concernant Patrice Talon, alors homme d’affaires en conflit ouvert avec l’ex-président Yayi. Ces derniers mois, Houndégnon avait intensifié ses prises de parole publiques, notamment sur les réseaux sociaux, où il critiquait vivement le régime de Talon. Il avait également fait part de ses inquiétudes concernant des menaces dont il se disait victime, et de la crainte d’une arrestation imminente.
Cette arrestation survient dans un climat politique de plus en plus tendu à l’approche de la fin du second mandat de Patrice Talon en 2026, qui marque la fin de son mandat selon la Constitution béninoise. La situation politique au Bénin est d’autant plus sensible que, fin septembre, deux figures influentes proches de l’ancien régime ont été interpellées : Olivier Boko, un homme d’affaires intime de Patrice Talon, et Oswald Homéky, ancien ministre, ont été arrêtés et placés en détention dans l’attente de leur procès, sous l’accusation d’être impliqués dans un prétendu projet de « coup d’État ».
Le climat politique au Bénin reste donc particulièrement tendu, avec des arrestations successives et des accusations de complots, alors que la fin du mandat de Talon approche et que des tensions émergent autour de la transition politique à venir.