Le commando franco-mauritanien qui avait échoué à libérer l’otage français Michel Germaneau lors de son raid au nord du Mali, fait à nouveau parler de lui.
Deux éleveurs maliens, ayant été enlevés lors du raid militaire du 22 juillet, contre une base présumée d’une branche armée d’Al-Qaïda au Maghreb islamique (AQMI), viennent d’être libérés. Organisé sur la base de renseignements que l’on peut estimer comme étant hasardeux, l’assaut miliaire n’avait révélé la présence sur les lieux d’aucune trace de l’otage Germaneau. En représailles à la mort de sept de ses membres tués lors du raid, AQMI a annoncé peu après l’exécution de l’otage français, sur laquelle planent néanmoins des doutes sérieux. Le plus probable serait que Michel Germaneau soit décédé de causes naturelles ou suite à la non-administration de médicaments qui lui étaient nécessaires, et ce plus d’une semaine avant le raid. Une polémique est en train de voir le jour autour de la qualité des renseignements fournis à l’armée française sur le lieu de détention de Germaneau, qui ont conduit à un fiasco du raid franco-mauritanien au nord du Mali. Un anthropologue britannique, spécialiste des questions du Sahel, Jeremy Keenan, a ainsi confié à la chaîne qatarie d’information en continu, Al Jazeera, que l’armée algérienne aurait participé à l’une des deux opérations conduites ce jour-là, tout en sachant que l’otage français ne s’y trouvait pas ou plus. Les accusations portées par Jeremy Keenan contre le Département Renseignement Sécurité algérien, rejoignent les doutes exprimés par certains responsables français pour qui Aqmi «avance au gré des intérêts du pouvoir algérien». Par ailleurs, Nouakchott qui a subi de fortes pressions du côté malien, vient de remettre les deux éleveurs de bétail à leur tribu à Tombouctou. Ils avaient été capturés par les soldats mauritaniens dans l’espoir de leur soustraire quelques informations sur l’endroit où Germaneau était retenu par ses ravisseurs. L’enlèvement des deux éleveurs maliens, Cheikna Ould Bolla et Rabah Ould Bammoshi, avait été dénoncé par les chefs de leur tribu, alors que le Quai d’Orsay l’avait carrément démenti. Le porte-parole du ministère français des Affaires étrangères, Bernard Valero avait affirmé au lendemain du raid, qu’«aucune personne n’a été retenue à l’issue de l’opération». Après leur libération annoncée par certains membres de leur famille, des officiers de l’armée mauritanienne étaient venus présenter des excuses de l’armée aux parents des deux éleveurs et leur ont même remis des sommes d’argent à titre de dédommagement.