Dans sa traditionnelle allocution au ministère des Armées à la veille du 14 juillet, le président français Emmanuel Macron a jugé que l’adoption de « dispositifs moins posés et moins exposés » en Afrique relevait d’une « nécessité stratégique », alors que l’armée française est en passe de quitter le Mali à la fin de l’été et qu’elle a des milliers de militaires impliqués dans la lutte antijihadiste au Sahel.
M. Macron a affirmé sa volonté de « réussir à bâtir dans la durée une intimité plus forte avec les armées africaines, reconstruire une capacité à former, ici et là bas », tout en restant en deuxième ligne, et alors que Paris veut préparer ses armées aux conflits de haute intensité comme celui d’Ukraine (AFP).
La France, ancienne puissance coloniale d’une partie des pays du continent, y maintient une forte présence militaire. Outre son engagement au Sahel, en pleine restructuration, elle a des éléments déployés au Sénégal, au Gabon et à Djibouti.
Une fois désengagée du Mali, la France aura divisé par deux sa présence au Sahel en ne maintenant que 2.500 militaires environ dans la région. Mais Paris affirme depuis des mois ne pas renoncer à la lutte antiterroriste et discuter avec les pays du Sahel et du Golfe de Guinée pour préparer de nouvelles formes d’intervention.
Au Niger, les Français maintiendront plus d’un millier d’hommes et des capacités aériennes pour fournir un appui feu et du renseignement dans le cadre d’un « partenariat de combat » avec les forces armées nigériennes (FAN), déployées avec 250 soldats français à proximité de la frontière avec le Mali face aux jihadistes liés à Al-Qaïda ou au groupe Etat islamique.
Les ministres des Armées Sébastien Lecornu et des Affaires étrangères Catherine Colonna sont attendus le 15 juillet au Niger. M. Lecornu se rendra le lendemain en Côte d’Ivoire.