Les hauts gradés de l’armée, sous le commandement du général Saïd Chanegriha en Algérie, sont devenus aujourd’hui les architectes de la militarisation de l’état, une réalité illustrée par les médias du pays qui sont totalement tombés dans le giron de la junte militaire.
Les partis politiques, malgré leurs divergences idéologiques, sont au service de l’institution militaire, soulevant un problème de légitimité du pouvoir civil.
Signe de l’emprise des militaires sur les rouages de l’Etat, les déclarations du général Chengriha sont omniprésentes : des catastrophes naturelles, la politique, l’économie, la sécurité et même le sport.
De ce fait, le pouvoir militaire coiffe l’ensemble des événements, ainsi le gouvernement ‘’civil’’ se retrouve avec le président Abdelmadjid Tebboune, relégué au second rang de marionnette.
Les décisions prises au niveau intérieur, diplomatique ou économique, émanent et sont contrôlées par la direction militaire. Dans la sphère économique, les compagnies, les firmes et sociétés à caractère commercial juteux, sont dirigées par des officiers gradés de l’armée.
Tout civil ou militaire soupçonné d’un brin d’altruisme ou de démocratie, est écarté ou emprisonné sous des prétextes souvent fantaisistes.
La junte a fait arrêter, poursuivi en justice, placé en détention et condamné des militants et militantes liés au mouvement de protestation pacifique de grande ampleur du « Hirak », ainsi que des défenseurs et défenseures des droits humains et des journalistes, juste pour avoir exprimé leurs opinions ou pour avoir couvert des manifestations, a dénoncé Amnesty International.
Les tribunaux ont de plus en plus recours à des accusations liées au terrorisme pour poursuivre et placer en détention des militants, des militantes et des journalistes en raison de leurs liens présumés avec des organisations politiques non enregistrées.
Sous les ordres des militaires, les autorités ont aussi ordonné la fermeture d’au moins trois églises et engagé des poursuites contre au moins six chrétiens pour avoir exercé leur droit à la liberté de religion.
Les attitudes discriminatoires et antisémites contre l’Etat d’Israël, nourries par l’armée algérienne, tentent d’instrumentaliser la question palestinienne, en adoptant les positions de l’Iran et du Hezbollah libanais.
Dans une lettre ouverte adressée au président français Emmanuel Macron à la veille de sa visite en Algérie, une douzaine d’organisations de la diaspora algérienne exhortent le chef d’Etat français à « ne pas occulter » la question de la « dégradation » des droits humains dans ce pays et « à ne pas cautionner cette dérive despotique du régime algérien ».