Le ministère russe des Affaires étrangères a annoncé le début du retrait d’une partie du personnel de l’ambassade russe à Damas, avec un vol spécial de l’armée de l’air russe qui a décollé de la base aérienne de Hmeimim, en Syrie. A bord de cet avion se trouvaient également des membres des missions diplomatiques du Belarus, de la Corée du Nord et de l’Abkhazie.
Selon des sources militaires et sécuritaires, Moscou poursuit également l’exfiltration d’officiers de haut rang syriens et algériens impliqués dans la répression des populations syriennes.
Parallèlement, un groupe de terroristes du Polisario, engagé dans le soutien des activités militaires du régime syrien, a été évacué vers l’Iran, dans le cadre d’une opération secrète.
Selon des témoins, cette évacuation a été réalisée dans le but de renforcer les liens entre Téhéran et les groupes armés soutenus par l’Iran dans la région, tout en réorganisant les mercenaires du Polisario pour des activités futures en Afrique du Nord.
Depuis septembre 2015, la Russie déploie un contingent militaire de plus de 7500 soldats sur le territoire Syrien pour soutenir le régime de Bachar al-Assad face aux forces rebelles.
Toutefois, après la chute de Bachar, la Russie a commencé à retirer ses troupes des lignes de front dans le nord du pays ainsi que des postes dans les montagnes alaouites. Les deux principales bases militaires russes en Syrie qui sont la base aérienne de Hmeimim, située à environ 20 km au sud-est de Lattaquié, et la base navale de Tartous sont d’une importance stratégique pour le Kremlin.
Le site de Tartous pour la Russie est crucial représentant son seul accès direct à la mer Méditerranée, permettant des exercices navals, le stationnement de navires de guerre et l’accueil de sous-marins nucléaires. Des images satellites prises le 9 décembre ont montré trois navires de la flotte méditerranéenne russe, dont deux frégates lance-missiles et un pétrolier, amarrés à environ 13 kilomètres au nord-ouest de Tartous.
Des images satellites récentes ont également révélé la présence de deux Antonov An-124, parmi les plus grands avions-cargos du monde, à la base de Hmeimim. Le 16 décembre, un avion a décollé en direction de la base aérienne d’al-Khadim en Libye. Selon un responsable de la sécurité syrienne, l’avion transportait du matériel militaire, des russes et des militaires algériens.
Les analystes et services de renseignement occidentaux estiment que la Russie procède à un retrait à grande échelle de Syrie, bien que Moscou n’ait pas encore confirmé cette information.
Obeida Arnaout, porte-parole du groupe rebelle Hayat Tahrir al-Cham (HTC), a jugé les récentes manœuvres russes ambiguës. Il a souligné que le retrait des navires russes des ports et le déplacement des véhicules militaires ne permettent pas de conclure définitivement si le Kremlin se retire réellement ou si ces mouvements font simplement partie de ses rotations régulières.