Violence à Zawiya : La Libye déclare la force majeure sur sa raffinerie principale

La Société Nationale Libyenne de Pétrole (NOC) a annoncé dimanche avoir déclaré l’état de force majeure sur sa raffinerie de Zawiya, d’une capacité de 120 000 barils par jour, à la suite de violents affrontements entre groupes armés près de l’installation. La NOC a précisé que plusieurs réservoirs de stockage avaient été touchés, entraînant des incendies qui ont été rapidement maîtrisés.

Zawiya est la plus grande raffinerie en activité de Libye, et la majorité de sa production est destinée à la consommation locale. Elle traite du pétrole brut provenant du champ pétrolier El Sharara, exploité par Repsol en Libye.

Les combats entre groupes armés rivaux à Al-Zawiya ont fait un mort et dix blessés. Les affrontements ont eu lieu dans plusieurs zones stratégiques, notamment sur la route côtière entre le pont du marché aux légumes et le feu de circulation d’Al-Harsha, ainsi que sur la route menant au nord de la raffinerie, d’après les rapports de presse.

Les violences ont provoqué une grande perturbation, les incendies à la raffinerie alimentant les craintes d’une catastrophe encore plus grave. La déclaration de force majeure de la NOC souligne la gravité de la situation, qui menace la stabilité de la production et des exportations pétrolières libyennes.

Dimanche après-midi, un calme fragile est revenu à Al-Zawiya après l’intervention des anciens et des leaders communautaires locaux, qui ont facilité la médiation entre les factions en guerre. Leur action a permis de mettre un terme aux combats et de ramener un semblant de normalité dans la ville.

Un conflit prolongé et des dégâts plus importants sur le complexe de Zawiya pourraient mettre en péril la production d’El Sharara, notamment si les exportations sont suspendues. Le mois dernier, Zawiya a exporté 160 000 barils par jour de pétrole brut d’El Sharara, et huit cargaisons d’une valeur similaire, soit environ 160 000 barils par jour, sont programmées pour le mois de décembre.

L’instabilité politique a entraîné plusieurs arrêts forcés des installations de production pétrolière ces dix dernières années. El Sharara n’a repris la production qu’au début du mois d’octobre après une coupure forcée ayant également affecté d’autres champs pétroliers à travers le pays.