Tchad: Après une sanglante journée ce jeudi 20 octobre, les invectives politiques se poursuivent

L’opposant tchadien Succès Masra a signalé tôt ce vendredi 21 octobre, que le siège de son parti politique à N’Djamena, était pris d’assaut par les forces de sécurité, après la journée d’hier jeudi qui a été particulièrement violente, et s’est soldée par la mort de plusieurs dizaines de manifestants qui réclamaient le départ du Gouvernement de la transition.

«Le Siège National de notre parti est en train d’être saccagé par des forces de sécurité qui y ont forcé l’entrée. Après avoir abattu 70 personnes, arrêté et blessé, torturé plus de 1000 autres, les voici en train de s’en prendre aux immeubles et aux documents», a écrit Succès Masra sur Twitter ce vendredi vers 6h du matin, TU.

Ce jeudi 20 octobre, de violents heurts entre policiers et manifestants ont fait «une cinquantaine de morts et plus de trois cent blessés» à travers le Tchad, «surtout à N’Djamena, Moundou et Koumra», selon le bilan officiel communiqué par le Premier ministre Saleh Kebzaboh.

A l’appel du parti politique «Les Transformateurs» de l’opposant Succès Masra, ces manifestants protestaient contre la prolongation de la transition de deux ans et le maintien au pouvoir de Mahamat Idriss Déby, arrivé à la tête du pays par un coup d’Etat militaire il y a dix-huit mois.

Dans la soirée de ce jeudi, sept formations politiques ont été suspendues d’activité par décret du ministère de l’Administration territoriale, pour une durée de trois mois. 

La décision concerne Les Transformateurs, le Front Populaire pour la Fédération (FPF), le Parti Socialiste sans Frontière (PSF), Les Patriotes (LP), l’Al Takhadoum, le Rassemblement pour la Justice et l’Égalité des Tchadiens (RAJET) et le Parti des Démocrates pour le Renouveau (PDR).

Dans un autre arrêté, le ministère précité a annoncé que «les activités du groupement dénommé « Coalition des actions citoyens Wakit Tamma » sont interdites sur l’ensemble du territoire national». Des poursuites judiciaires sont annoncées par ailleurs contre les formations politiques à l’origine des manifestations de ce jeudi 20 octobre 2022.