Algérie : Pourquoi 49 kabyles condamnés à mort ?

La répression menée par le régime algérien contre le peuple de la Kabylie a pris une autre dimension dans la mise au pas du mouvement contestataire du Hirak.

Le tribunal algérien de Dar El Beida a condamné à mort 49 personnes pour le lynchage en 2021 en Kabylie de Djamel Bensmaïl, un activiste, accusé à tort de pyromanie.

Le régime algérien avait accusé le mouvement séparatiste kabyle ainsi que l’Etat d’Israël et des pays voisins, dont le Maroc, d’être responsables des incendies en Kabylie.

Après avoir entendu qu’on le soupçonnait d’avoir déclenché le feu dans la forêt, Djamel Bensmaïl, qui était âgé de 38 ans, s’était rendu à la police.

Manipulés par les services algériens infiltrés dans la foule, les villageois ont extirpé la victime du fourgon de la police, avant d’être exécuté par des éléments d’une branche spéciale des services sécuritaires sur instructions directes du chef des armées, le général Saïd Chengriha, selon une source de la police algérienne.

Les accusés ont été reconnus coupables du lynchage de Djamel Bensmaïl, un artiste de Miliana (120 km à l’ouest d’Alger) qui s’était spontanément porté volontaire dans le village de Larbaa Nath Irathen, dans la préfecture de Tizi Ouzou (nord-est), pour aider à éteindre les feux de forêt qui avaient fait 90 morts en moins d’une semaine en août 2021.

Les accusés étaient poursuivis notamment pour « actes terroristes et subversifs contre l’Etat et l’unité nationale » et « homicide volontaire avec préméditation », selon l’accusation.

Vingt-huit autres accusés poursuivis dans cette affaire ont été condamnés à des peines allant de deux à dix ans de prison et 17 ont été acquittés.

Le tribunal a, en outre, condamné par contumace le chef du Mouvement pour l’autodétermination de la Kabylie (MAK), classé comme organisation « terroriste » par les autorités algériennes, Ferhat Mehenni, à la perpétuité pour des chefs d’accusation liés au meurtre de Djamel Bensmail, selon l’agence officielle APS.

Quatre coaccusés, en fuite, dont l’adjoint de M. Mehenni, Brahim Balabès, ont écopé de la même peine.