Neuf personnes ont trouvé la mort jeudi au Sénégal dans des heurts qui ont éclaté dans plusieurs villes du Sénégal, après la condamnation à deux ans de prison ferme de l’opposant Ousmane Sonko, candidat déclaré à la présidentielle de février 2024.
« Nous avons constaté avec regret des violences ayant entraîné des destructions sur des biens publics et privés et, malheureusement, neuf décès à Dakar et à Ziguinchor » (sud), a indiqué le ministre sénégalais de l’Intérieur, Antoine Diome, dans un point de presse dans la nuit de jeudi à vendredi.
Les affrontements ont commencé entre les partisans de Sonko et les forces de l’ordre juste après l’annonce de la peine pour « corruption de la jeunesse » d’Ousmane Sonko, arrivé troisième de la présidentielle de 2019 et déclaré candidat à la présidentielle de 2024.
Il était accusé de viols et menaces de mort contre une employée d’un salon de beauté où il allait se faire masser entre 2020 et 2021. La chambre criminelle cour a acquitté M. Sonko des accusations de viols et menaces de mort.
Le ministre Diome a annoncé en présence du porte-parole du gouvernement, Abdou Karim Fofana, et du ministre de la Communication, Moussa Bocar Thiam, que les autorités sénégalaises avaient restreint l’accès aux réseaux sociaux, comme Facebook, WhatsApp et Twitter.
« Ayant constaté sur les réseaux sociaux la diffusion de messages haineux et subversifs, l’Etat du Sénégal en toute souveraineté a décidé de suspendre temporairement l’usage de certaines applications digitales », a expliqué M. Dione.
Le ministre a par ailleurs appelé au calme et assuré que l’Etat prenait « toutes les mesures » de sécurité nécessaires.
M. Diome a aussi invité les médias classiques à ne pas »diffuser des messages de haine ».
»Nous rappelons aux médias l’importance du respect du Code de la presse, qui permet à l’autorité administrative de prévenir ou de faire cesser toute atteinte à la sûreté de l’Etat ou à l’intégrité du territoire national », a prévenu le ministre de l’Intérieur.