Mali : l’ONU avance à pas mesurés

Si la résolution adoptée jeudi par le Conseil de Sécurité des Nations Unies  ouvre la voie au déploiement d’une force internationale au Mali, elle se garde bien d’en préciser le calendrier, laissant ainsi en suspens de nombreuses interrogations suscitées par la crise malienne.
La résolution numéro 2085, a été préparée par la France. Comme son ministre des Affaires Etrangères l’avait prévu en début de semaine, ce texte a reçu le soutien des Etats-Unis et, également, du Maroc et du Togo. D’ailleurs, l’organe décisionnel de l’ONU l’a adopté à l’unanimité. Le déploiement en question est prévu « pour une période initiale d’un an ». Le texte n’a pas précisé un calendrier en vue d’une contre-offensive contre les groupes islamistes armés qui contrôlent le Nord Mali. Ce scénario, plutôt préconisé par la Communauté Economique des Etats de l’Afrique de l’Ouest (CEDEAO), n’est apparemment pas d’actualité, en tout cas pas dans l’immédiat. Certaines dispositions de la résolution encouragent les autorités maliennes à « un dialogue politique pour rétablir pleinement l’ordre institutionnel ». Derrière ces lignes, l’objectif visé est sans doute les prochaines élections présidentielles prévues normalement avant avril 2013. Pour l’ONU, ces discussions doivent inclure les différents groupes ethniques du Nord, dont, particulièrement, la majorité Touareg. Les Nations Unies ont scrupuleusement veillé à dissocier cette population des organisations terroristes présentes dans la région, en particulier AQMI et le MUJAO.
Parallèlement, le Conseil de Sécurité a entériné la création de la Mission Internationale de Soutien au Mali (MISMA). Ce sera la structure militaire regroupant divers éléments panafricains et censée contribuer à la reconstruction de l’armée malienne. En temps opportun, cette force pourrait être utile pour la reconquête des zones sous contrôle rebelle. D’après les observateurs, ce type d’opérations qui nécessitera quelque 200 millions de dollars, ne pourra pas avoir lieu avant l’automne 2013, en considérant la rudesse du climat et le temps nécessaire à une bonne préparation.