Sahel : Prodi en Afrique de l’Ouest sur fond de crise malienne

Depuis lundi dernier, Romano Prodi a entamé une tournée dans trois pays de l’Afrique de l’Ouest le Sénégal, la Côte d’Ivoire et le Niger avec, pour toile de fond, la crise pendante du Mali, dont le nord est toujours occupé par des groupes islamistes armés.
Le périple de trois jours de l’ancien président du Conseil italien, désormais envoyé spécial pour le Sahel auprès du Secrétaire Général de l’ONU, est aussi placé sous le signe plus général des défis à relever dans tout le Sahel. Ce voyage entre dans le cadre de la stratégie régionale intégrée des Nations Unies pour cette région. M. Prodi doit discuter avec les chefs d’Etat et d’autres décideurs des défis auxquels le Sahel est confronté et, surtout, des moyens d’y faire face. De ces débats, la crise au Mali est indissociable. A ce propos, M. Prodi a confié mardi au chef d’Etat ivoirien, Alassane Ouattara, qu’il était favorable à une intervention militaire au Mali. Un avis qui correspondait à l’entendement du président ivoirien. Celui-ci venait d’évoquer avec son visiteur la tenue, le week-end dernier, de la réunion des chefs d’Etat-major de la CEDEAO à Abidjan. Les officiers supérieurs ont finalisé leur proposition de plan d’intervention.
Par ailleurs, l’envoyé spécial pour le Sahel évoquera également la sécheresse, qui amenuise les récoltes dans la région depuis l’année dernière. Ipso facto, les crises alimentaires ont amplement gagné du terrain, devenant même transfrontalières. Les perspectives sont vraiment alarmantes : l’Office des Nations Unies pour la Coordination des Affaires Humanitaires (OCHA) prévoit que 8,5 millions de sahéliens seront encore touchés par l’insécurité alimentaire l’année prochaine. Une situation humanitaire qui s’est empirée à cause de la crise malienne. En effet, l’occupation par le Nord du Mali a entraîné la fuite de plus de 353 000 personnes selon l’OCHA. L’organisme spécialisé estime qu’1,6 milliard de dollars américains seront indispensables pour répondre un tant soit peu aux besoins des réfugiés, alors que d’autres problèmes restent à résoudre pour le Sahel.