La forte implication de la France dans le déploiement d’une force internationale au Mali lui a attiré les foudres des extrémistes islamistes même en dehors des frontières maliennes. Ainsi, Ansaru, un mouvement djihadiste dissident du tristement célèbre Boko Haram, a revendiqué l’enlèvement d’un ingénieur français en riposte à l’engagement de la diplomatie tricolore.
Ansaru « annonce au monde, et surtout au gouvernement français, être responsable de l’enlèvement de l’ingénieur Francis Colump ». Ce salarié de 63 ans qui prestait pour la société française d’éoliennes Vergnet, a été victime d’un rapt mercredi dernier dans son domicile à Rimi (Etat de Katsina). Le communiqué d’Ansaru ne laisse aucun doute sur la détermination des ravisseurs qui justifient leur acte par « le rôle majeur de la France » dans les tractations en vue d’une reconquête militaire du Nord Mali. Faisant certainement un amalgame, le groupe djihadiste a également expliqué son geste par la position de la France sur des questions liées à l’Islam. A titre d’illustration, Ansaru a évoqué l’interdiction légale du port du voile intégral en France. En guise de conclusion, le gouvernement français ainsi que les ressortissants français ont reçu des menaces : Ansaru s’est engagé à « continuer à lancer des attaques » contre eux tant qu’il n’y aura pas de changement sur ces deux questions. La France, qui semble être la principale cible d’Ansaru, aura quelque mal à répondre à ce groupe extrémiste.
De création récente, Ansaru n’aurait même pas un an et serait issu d’une dissension au sein de Boko Haram, ce dernier s’étant fait connaître au Nigeria par de nombreux attentats, notamment contre des cibles chrétiennes. Comme Boko Haram, Ansaru a pour objectif de créer un Etat islamique dans le nord du Nigeria. Mais, curieusement, Ansaru a aussi à cœur les intérêts maliens.