La semaine dernière, les extrémistes islamistes ont poursuivi la destruction des mausolées à Tombouctou. Deux jours plus tôt, les maîtres de la ville avaient amputé deux présumés voleurs. Tout cela s’est passé juste après l’autorisation donnée par le Conseil de sécurité des Nations Unies pour un déploiement international conditionnel au Mali.
Et la terreur continue à Tombouctou: depuis dimanche, les djihadistes ont recommencé à démolir les célèbres tombeaux de la ville. Il y a 6 mois, les mêmes groupes armés avaient entamé une vaste campagne de destruction de ces mausolées. C’était plus précisément en juin. Surnommée « la perle du désert » pour ses remarquables monuments, la cité malienne en compte 333. A présent, les islamistes radicaux traquent les mausolées restants : « il ne va pas rester un seul mausolée à Tombouctou, Dieu n’aime pas ça ; nous sommes en train de casser tous les mausolées cachés dans les quartiers », a déclaré pompeusement un des responsables d’Ansar Dine. Pour ce groupe armé qui occupe Tombouctou avec Al Qaida au Maghreb Islamique (Aqmi), la charia passe devant le respect dû aux constructions classées au patrimoine mondial de l’Unesco. C’est le cas des 333 mausolées qui figurent sur la liste de l’organisation de l’Onu depuis 1988. Suite à la dernière vague de démolissage, le gouvernement malien avait demandé à l’Unesco qu’il inscrive la ville de Tombouctou dans sa totalité sur la liste du patrimoine mondial en péril. Ce qui a été fait depuis juillet.
Et comble de malheur, 48 heures avant le début des destructions, deux voleurs présumés ont été amputés des mains, soi-disant conformément à la charia. Ces réactions des groupes islamistes assénées coup sur coup, sont des messages clairs adressés à la communauté internationale qui venait à peine de convenir, dans le cadre des Nations Unies, d’avaliser une intervention militaire sous conditions au Nord Mali.