Madame Abir Moussi, leader du Parti destourien libre (PDL), une formation majeure de l’opposition, a été placée en détention provisoire après avoir été appréhendée devant le palais présidentiel, selon l’avocat de son parti.
Abir Moussi se retrouve derrière les barreaux, selon les déclarations de l’avocat Naoufel Bouden, bien que les raisons de son arrestation restent pour l’instant floues. « Nous attendons davantage de détails ce soir ou demain », a-t-il expliqué.
Selon le PDL, Mme Moussi a été interpellée devant le palais présidentiel de Carthage alors qu’elle avait l’intention de déposer des recours contre des décrets présidentiels.
Des membres de son parti ont vivement réagi, qualifiant l’incident d’ « enlèvement » dans des déclarations faites aux médias tunisiens.
Sur une vidéo diffusée sur la page Facebook du PDL, Mme Moussi a affirmé avant son arrestation que le bureau de la présidence avait refusé de recevoir ses recours et de lui délivrer un accusé de réception.
Abir Moussi, ancienne députée, est une adversaire farouche du président Kais Saied et des islamistes d’Ennahdha, se revendiquant de l’héritage de l’ancien président Zine El Abidine Ben Ali, renversé en 2011 lors du soulèvement initial du Printemps arabe.
Elle est accusée par certains membres de la gauche de tenter de rétablir une nouvelle forme de dictature en Tunisie.
Depuis le début de février, plusieurs opposants, dont le dirigeant historique du parti islamo-conservateur Ennahdha, Rached Ghannouchi, ainsi que d’autres personnalités, dont d’anciens ministres et des hommes d’affaires, ont été arrêtés ou incarcérés par les autorités.
Le président Kaïs Saïed, critiqué par l’opposition pour ses tendances autoritaires, a qualifié les personnes arrêtées de « terroristes » et a soutenu qu’elles étaient impliquées dans un « complot contre la sécurité de l’État ».