Ansar Dine, l’un des groupes islamistes armés contrôlant le nord du Mali, a décidé de retirer l’offre de cessation des hostilités faite le 21 décembre dernier à Alger, conjointement avec le Mouvement National pour la Libération de l’Azawad (MNLA).
Nouveau coup de théâtre au nord du Mali : dans un communiqué rendu public jeudi par l’organe de presse mauritanien Sahara Médias, le chef d’Anser Dine, Iyad Ag Ghaly, a expliqué ce revirement par l’absence de réaction de la part du gouvernement malien à l’offre de son organisation. «Ansar Dine, a-t-il précisé, décide de retirer l’offre de cessation des hostilités concomitamment avec les négociations menées à Ouagadougou». Ces négociations sont actuellement pilotées par le président burkinabè, Blaise Compaoré, médiateur pour l’Afrique de l’Ouest dans la crise malienne.
Le 21 décembre dernier à Alger, le groupe Ansar Dine et le MNLA s’étaient engagés à cesser les hostilités au Mali et à négocier avec les autorités de Bamako. Mais en retour, soutient Iyad Ag Ghaly, le gouvernement malien aurait, «méprisé cette offre à laquelle il n’a jamais répondu positivement». Et de rappeler que cette promesse de trêve avait été « arrachée » par des médiateurs après de «rudes négociations». Le chef du groupe islamiste accuse en outre, les autorités maliennes de mener «une campagne sans précédent» et d’engager «des mercenaires» en vue de la reconquête du nord du pays, allusion faite aux préparatifs en cours en prévision d’une intervention militaire contre les touaregs et les combattants islamistes pour les déloger du nord malien.
Malgré la rétractation de son groupe, Iyad Ag Ghaly a fait état de la disponibilité de son organisation d’ouvrir «de nouvelles négociations» avec le gouvernement malien, même si, a-t-il déploré, Ansar Dine «n’a jamais décelé une volonté réciproque» chez ce dernier.
Deux jours auparavant, le groupe Ansar Dine avait transmis au président burkinabé un document sous forme de «plateforme politique», mais son contenu n’a pas été rendu public. A l’instar des autres groupes armés basés dans la partie nord du Mali, Ansar Dine, tout en se disant prêt à des négociations avec Bamako, prépare ses troupes à une éventuelle intervention militaire internationale.