Il y a une semaine, Ansar Dine, avait remis sa « plateforme politique » au président burkinabé et médiateur de la crise malienne, Blaise Compaoré. Un document dans lequel le groupe armé islamiste basé dans le nord du Mali prône une « large autonomie » de cette région.
Dans les 17 pages qui constituent cette plateforme politique, Ansar Dine a utilisé un ton très ferme. Tout en rejetant l’idée d’une sécession du nord du Mali, le mouvement rebelle réclame « une large autonomie dans le cadre d’un Etat refondé du Mali en se démarquant sans ambigüité de la laïcité ». Pour enfoncer davantage le clou, Ansar Dine exige également que «le caractère islamique de l’Etat du Mali soit proclamé solennellement dans la Constitution». Une réclamation que le groupe armé justifie par la constitution du peuple malien de 95 % de musulmans. Et de préciser, «l’observance stricte de la loi islamique sur tout le territoire de l’Azawad est un impératif non négociable». Néanmoins, Ansar Dine a fait preuve d’une certaine ouverture en s’engageant à tenir compte de «l’air du temps» dans l’application de la charia.
Sur cette plateforme politique, Ansar Dine ne pouvait s’empêcher de s’en prendre aux différents gouvernements qui ont défilé à Bamako. Pour le chef de ce groupe, ces gouvernements considéraient les habitants du nord du Mali, à majorité touareg, comme tant des «citoyens de seconde catégorie». Cette organisation aura à nouveau l’occasion de défendre ses idéaux le jeudi 10 janvier prochain à Ouagadougou (Burkina-Faso). Ce sera dans le cadre des pourparlers auxquels le Mouvement National de Libération de l’Azawad (MNLA) et le gouvernement malien prendront part.