Sénégal : Les députés examinent la proposition de report de l’élection présidentielle prévue le 25 février

Les parlementaires de l’Assemblée nationale du Sénégal vont examiner lors d’une séance plénière ce lundi, une proposition de loi visant à reporter l’élection présidentielle initialement programmée pour le 25 février, selon des sources officielles à Dakar.

La séance plénière, annoncée par la Direction de la communication de l’Assemblée nationale, débutera à 11 heures. La proposition de loi, déposée par le groupe du Parti démocratique sénégalais (PDS) de l’ancien président Abdoulaye Wade, est considérée comme une étape pouvant conduire au report de l’élection présidentielle, pour laquelle 20 candidats ont été validés par le Conseil constitutionnel.

Le texte doit obtenir l’approbation des trois cinquièmes des 165 députés pour être validé. Cette convocation des députés fait suite à la décision du président Macky Sall d’annuler le décret convoquant le corps électoral en prévision de cette élection.

Il s’agit d’une situation exceptionnelle, car c’est la première fois depuis 1963 qu’une élection présidentielle au suffrage universel direct est reportée au Sénégal. Le président Macky Sall a expliqué ce report dans un discours télévisé samedi en évoquant le conflit survenu entre le Conseil constitutionnel et l’Assemblée nationale après la validation de vingt candidatures par la juridiction et l’élimination de plusieurs dizaines d’autres.

Selon le code électoral, un décret fixant la date d’une nouvelle élection présidentielle doit être publié au plus tard 80 jours avant le scrutin, ce qui, dans le meilleur des cas, nous mènerait à fin avril.

Notons également que des affrontements ont éclaté dimanche après-midi dans certains quartiers de Dakar et de Thiès entre les forces de sécurité et des manifestants opposés au report de l’élection présidentielle, à l’appel de l’opposition.

La ministre sénégalaise de la justice, Mme Aissata Tall Sall, a souligné dimanche que l’abrogation du décret convoquant le corps électoral en lien avec l’élection présidentielle prévue pour le 25 février était « plus que nécessaire ». Dans une entrevue publiée sur la page Facebook de la Radiotélévision sénégalaise (RTS), elle a déclaré : « Je pense que cela était plus que nécessaire. Partant de ce que le président de la République a dit dans son adresse solennelle à la nation, je crois qu’il ne pouvait pas en être autrement. »