La Tunisie enregistre une participation dérisoire de 12,44 % au second tour des élections des conseils locaux dénotant ainsi un désintérêt massif du peuple tunisien.
Dimanche soir, l’Instance supérieure indépendante pour les élections (ISIE) a dévoilé des chiffres alarmants, annonçant un taux de participation au second tour des élections des conseils locaux s’élevant à seulement 12,44 % à la fermeture des bureaux de vote.
Le président de l’Instance, Farouk Bouasker, a souligné lors d’une conférence de presse à Tunis que seuls 520 303 électeurs tunisiens avaient pris part au scrutin, rendant ce second tour largement délaissé. Il a précisé que le taux de participation était divisé entre 35 % de femmes et 65 % d’hommes, mettant en lumière une faible mobilisation de l’électorat.
Bouasker a ajouté que les résultats préliminaires du second tour des élections des conseils locaux seront annoncés ultérieurement, sans préciser de date, après la collecte des résultats de tous les centres de vote et le processus de dépouillement.
Le président de l’ISIE a également dévoilé que seuls 279 conseils locaux seront investis d’ici la fin du mois de février, tandis que les 24 conseils locaux et les cinq conseils régionaux restants le seront en mars et en avril. Le « Conseil national des régions et des districts » sera investi à la mi-avril, selon ses indications.
Les élections, qui se sont déroulées dans 779 des 2 129 circonscriptions électorales concernées, ont été marquées par un faible nombre de candidats avec seulement 1 558 en lice pour ce second tour, et une participation de 4 181 871 électeurs dans 2 037 centres de vote.
La crise politique persistante en Tunisie depuis le 25 juillet 2021 a gravement impacté le processus électoral, avec un premier tour des élections des conseils locaux déjà marqué par le boycott de l’opposition, notamment le Front de salut national, le Parti des travailleurs et Afek Tounes. Certains partis soutenant le pouvoir, tels que le ‘Mouvement du Peuple’, le ‘Mouvement Tunisie en avant’ et le ‘Courant populaire’, ont participé malgré les contestations.
La situation politique du pays reste tendue depuis que le président Kaïs Saïed a imposé des mesures d’exception en juillet 2021, dissolvant le Parlement et le Conseil supérieur de la magistrature, promulguant une nouvelle Constitution suite à un référendum en juillet 2022, et organisant des élections législatives anticipées en décembre 2022 et janvier 2023.