La France : Trois diplomates français expulsés du Burkina Faso

Trois diplomates français, incluant deux conseillers de l’ambassade de France à Ouagadougou, ont été déclarés « persona non grata » au Burkina Faso pour « activités subversives » et sommés de quitter le pays, signalant une escalade de tensions entre les deux pays.

Dans une note adressée à l’ambassade de France à Ouagadougou, le ministère burkinabè des Affaires étrangères a explicitement mentionné que ces trois diplomates sont interdits de séjour sur le territoire burkinabè pour des activités jugées subversives. Ils ont été priés de quitter le pays dans les 48 heures suivantes.

Face à cette décision, Christophe Lemoine, porte-parole adjoint du ministère français des Affaires étrangères, a exprimé le regret de la France en déclarant que cette décision n’était pas fondée sur des motifs légitimes. Il a également rejeté les accusations portées à l’encontre des diplomates français.

Cette décision intervient après l’arrestation en décembre dernier de quatre fonctionnaires français à Ouagadougou, qui ont depuis été placés en résidence surveillée. Ces incidents ont contribué à une détérioration continue des relations entre la France et le Burkina Faso, accentuée par le coup d’État survenu en septembre 2022, mené par le capitaine Ibrahim Traoré.

Dans une dynamique de diversification de ses partenariats, le Burkina Faso s’est rapproché de la Russie, notamment dans les domaines sécuritaires et énergétiques. Le pays a également suspendu plusieurs médias français et a rompu un accord militaire de longue date avec la France en mars 2023, entraînant le retrait des forces françaises.

Cette évolution s’inscrit dans un contexte régional où plusieurs pays, dont le Mali et le Niger, ont également coupé leurs liens avec la France pour diversifier leurs partenariats, notamment avec la Russie. Ces pays, confrontés à des défis sécuritaires liés aux attaques jihadistes, ont opté pour une approche de coopération régionale au sein de l’Alliance des États du Sahel (AES) afin de renforcer leurs capacités de lutte contre ces groupes extrémistes.