Proclamation de la république de Kabylie : Où va l’Algérie ?

Ferhat Mehenni, président du Mouvement pour l’Autodétermination de la Kabylie (MAK) et du Gouvernement Provisoire Kabyle en exil (Anavad), basés en France, a proclamé aujourd’hui la Renaissance de l’Etat kabyle devant le siège de l’ONU à New York.

C’est un événement majeur dans le contexte géopolitique de l’Afrique du Nord. Plusieurs marches et rassemblements ont été organisés à travers le monde.

La République kabyle indépendante a existé avant la création de l’Algérie. C’est une réalité géo-historique avec son territoire et sa culture. C’est en 1857, 20 ans après le décret de création de l’Algérie que la Kabylie a été annexée.

Depuis des décennies, la région est le théâtre de divers mouvements sociaux et politiques demandant plus d’autonomie ou même l’indépendance, souvent réprimés par le gouvernement central algérien. Des dizaines de milliers d’indépendantistes ont été arrêtés et torturés par les services sécuritaires. Des dizaines d’autres ont été condamnés à mort.

Dans ce contexte, le soutien du régime militaire algérien au Front Polisario représente le sommet des paradoxes. Tout en défendant le droit à l’autodétermination de la population sahraouie, l’Algérie refuse le même droit à la Kabylie. Cette contradiction soulève des questions sur les standards de double mesure en matière de politique étrangère et de droits des peuples à l’autodétermination.

La proclamation d’indépendance de la Kabylie pourrait compliquer les relations entre l’Algérie et la France, pays hôte du président kabyle en exil. De plus, cela pourrait affecter les relations de l’Algérie avec ses autres partenaires internationaux, qui pourraient se trouver dans une position délicate vis-à-vis de leur politique sur l’intégrité territoriale et le droit à l’autodétermination.

Cela souligne également les complexités de la politique interne du président Abdelmadjid Tebboune et du général Saïd Chengriha en Algérie et les défis de leur politique étrangère, surtout en relation avec le Sahara Occidental et leur soutien au Polisario, une organisation terroriste liée au Hamas, au Hezbollah libanais ainsi qu’aux gardiens de la révolution iranienne.