Le Mouvement National de Libération de l’Azawad (MNLA), constitué de rebelles touaregs, a annoncé mardi avoir sollicité l’ouverture d’une enquête de la Cour Pénale Internationale (CPI) portant sur d’éventuelles exactions commises par les forces armées maliennes.Très souvent, l’armée malienne a été accusée d’avoir commis des crimes au cours de la reconquête de la partie nord du pays. Selon divers témoignages, certains militaires s’en prenaient aux personnes cataloguées comme proches des islamistes, dont font partie, du fait de leur race, les touaregs ou encore « peaux rouges ». C’est ce qui explique pourquoi le MNLA, qui se bat, entre autres, pour une meilleure considération des minorités ethniques au Mali, s’est adressé à la CPI : « les avocats du MNLA ont demandé au procureur de la CPI d’enquêter sur les crimes qui auraient été commis par l’armée malienne à l’encontre des membres des groupes ethniques peuls, touaregs, arabes et songhai dans les environs de Tombouctou, Douentza, Gao, Sévaré, Boni et Konna », a annoncé ce mouvement par voie de communiqué à Paris. Selon la même adresse, les militaires maliens se seraient livrés « à des actes de torture, des exécutions sommaires et des disparitions forcées » dans les différentes localités citées. Dans son communiqué, le MNLA a aussi mentionné des « appels à la haine raciale relayés par les sites internet maliens et la presse pro-gouvernementale », prenant en exemple l’Express de Bamako. Cet organe de presse écrite avait publié le 4 février dernier, une liste de 31cadres du MNLA, traitant ces derniers de « traîtres à abattre pour la République ».
Bien avant l’appel du MNLA, la CPI avait déjà eu vent d’allégations d’exactions commises par l’armée malienne au cours de cette guerre. Ainsi, le 28 janvier dernier, la procureure Fatou Bensouda avait non seulement mis en garde le Mali à ce propos mais elle avait également demandé l’ouverture d’une enquête.