Depuis le début de l’intervention française au Mali, la Mauritanie a toujours refusé de s’impliquer militairement dans la reconquête du nord de l’Etat ouest-africain. Mais, d’après une déclaration de son président Mohamed Ould Abdel Aziz, Nouakchott est prêt à s’investir pour la même cause dans le cadre d’une force onusienne.
« Si la situation change, rien n’empêchera la Mauritanie, en tant que membre de l’ONU, d’engager des forces dans le nord (du Mali), sur la frontière ou dans les régions ouest du pays pour la stabilité et la sécurité » des ces régions. Des propos tenus lundi devant la presse par le chef d’Etat mauritanien, recevant son homologue nigérien Mahamadou Issoufou. L’homme fort mauritanien a aussi profité de l’occasion pour expliciter les raisons qui ont poussé son pays à ne pas s’impliquer dans cette guerre dès le 11 janvier, date de l’entrée en scène des troupes tricolores : simplement, la Mauritanie « n’était pas prête ». En effet, M. Ould Abdel Aziz a rappelé le caractère brusque du début de la reconquête du nord Mali : « il s’est agi d’une réaction à une situation catastrophique que vivait le Mali, qui n’était pas programmée, une réaction pour sauver un pays qui allait être totalement occupé par les terroristes », a-t-il affirmé.
Assurément, le président mauritanien a utilisé cette tribune pour mettre en avant l’implication de son pays dans la lutte contre les islamistes. Il faisait allusion au renforcement de la surveillance aux frontières entre la Mauritanie et le Mali. Ce qui, selon lui, a poussé « les terroristes vers le nord, les empêchant de se réfugier » en Mauritanie. Aussi, cela a permis « aux unités engagées de les détruire dans leurs sanctuaires ».