D’après l’Agence Nouakchott d’Information (ANI), Al Qaïda au Maghreb Islamique (AQMI) a certifié avoir exécuté l’otage français Philippe Verdon. Ce, en réponse à l’intervention militaire française en vue de la reconquête du nord du Mali.
Si cette exécution s’avérait, ce serait vraiment une mauvaise nouvelle pour le gouvernement français. Selon certains bruits de couloir, celui-ci ne veut, en aucun cas, payer pour obtenir la libération de certains de ses ressortissants retenus au Sahel. A l’opposé, les familles des otages détenus par différents groupes armés au Sahel sont plutôt prêtes à emprunter ce chemin. Une polémique qui grossira certainement avec cette dernière donne. Quant à Philippe Verdon, il avait été enlevé avec Serge Lazarevic dans la nuit du 24 novembre 2011 à Hombori (nord du Mali). L’ANI a tiré son information d’un coup de fil effectué par un certain « Al – Qairawani », se disant porte-parole d’AQMI : cette source a précisé que M. Verdon, un « espion » selon ses termes, a été décapité depuis le 10 mars dernier. Une information non encore confirmée par la diplomatie française.
Le 4 mars dernier, Pascal Lupart, qui est responsable du comité de soutien à ces deux otages, confiait ses craintes à la presse : il redoutait que les détenus tombent entre les mains de « seconds couteaux », lesquels pourraient aller jusqu’à les exécuter. D’autant plus qu’un des leaders d’AQMI en la personne d’Abou Zyed venait de trouver la port lors d’attaques tricolores. Ce n’est rien comparé à l’inquiétude encore plus vive des proches parents des otages : « on ne nous dit, côté français on ne dit rien, les jihadistes ne parlent pas non plus, c’est-à-dire que nous sommes dans un brouillard total et c’est insupportable à vivre », a lâché mardi, impuissant, Jean-Pierre Verdon, le père de Philippe Verdon, sur une radio française.