Le Mali va acquérir des armes fournies par Rosoboronexport, l’agence publique russe d’exportation de matériel militaire. Ce, malgré des discussions sur les armes conventionnelles en cours au niveau des Nations Unies.
D’après l’agence de presse Interfax, cette affaire a été conclue en septembre dernier entre Rosoboronexport et le ministère malien de la Défense. L’Etat ouest-africain entendait acheter 3000 fusils d’assaut kalachnikov – des armes fabriquées à l’usine Ijmach à Ijevsk de 7,62 mm de calibre contre une enveloppe de 1 million de dollars américains. Depuis, des livraisons n’ont pas été officiellement annoncées. Mais, cela n’a du tout posé de problème au patron de l’exportateur russe des armes de reconnaître les transactions entre les deux parties : Selon Anatoli Issaïkine, Moscou fournit Bamako en matériel militaire « en toute légalité ».
Ce haut responsable a aussi indiqué que les autorités maliennes projetaient d’acquérir également des hélicoptères et d’autres types de matériel militaire. Mais, selon certains observateurs, des intérêts stratégiques se cachent derrière ce commerce. En proie à une rébellion islamiste au Caucase du Nord, la Russie est préoccupée par la perspective d’un débordement similaire dans la région sahélienne. Ce qui finirait par déstabiliser l’ensemble du Sahel. Pourtant, Moscou a moult intérêts autour du Mali : des géants russes à l’instar de Gazprom, Rosatom ou Severstal détiennent des marchés dans tous ces pays voisins.
N’empêche, les plans de Moscou pour le Sahel risquent d’être mis à mal par les négociations onusiennes sur les armes conventionnelles. Elles visent à parvenir à la signature du premier traiter sur le commerce de ces armes, lequel édictera des règles régissant ce type de transaction. D’ici le 28 mars prochain, les 193 pays membres des Nations Unies devront élaborer une charte à cet effet.