Le général Bernard Barrera, commandant de la composante terrestre de la force Serval, a annoncé hier le lancement de l’opération « Gustav ». Cette opération, l’une des plus importantes en termes d’effectifs engagés depuis le début du conflit au Mali, a pour but de déloger tous les islamistes dissimulés dans la région de Gao. Commencée depuis le dimanche matin, elle devrait se poursuivre plusieurs jours encore.
Les opérations militaires franco-africaines avaient pourtant délogé assez rapidement les islamistes du MUJAO, tout du moins une grande partie, de la ville de Gao à 1 200 kilomètres de Bamako. Mais le succès était loin d’être total comme l’ont confirmé les attentats suicides qui ont été perpétrés dans cette ville en février ainsi que les nombreux et violents accrochages entre les forces franco-maliennes et les djihadistes.
L’opération « Gustav » mobilise un millier d’hommes, plusieurs dizaines de blindés, des hélicoptères, de l’artillerie, des drones et de l’aviation. Pour le moment, elle n’a débouché sur aucun affrontement mais a permis la découverte et la neutralisation d’environ 340 obus et roquettes de gros calibre le long d’une rivière asséchée dans une vallée de vingt kilomètres de long sur deux de large, au nord de la ville.
L’accès à cette vallée, qui abriterait selon les renseignements militaires une base djihadiste, est complètement maîtriser par les forces franco-africaines. La découverte d’armes donne raison aux écoutes, aux observations aériennes et au recoupement de témoignages, mais il semblerait que les combattants islamistes, eux, aient eu le temps de fuir avant le déploiement des forces franco-africaines alors que les renseignements français garantissaient leur présence quelques jours, voire quelques heures avant.
Un vaste système de surveillance comprenant des instruments de vision nocturne, des blindés mais également les caméras thermiques, des avions et des drones, a été déployé pour surveiller de potentiels mouvements de troupes ennemies à la faveur de la nuit.