Le président français François Hollande a reçu à l’Elysée vendredi dernier en fin d’après-midi les familles des français enlevés au Sahel. Il serait ressortit de cette rencontre que l’otage Philippe Verdon, enlevé en novembre 2011, serait mort des suites d’une maladie et non exécuté, comme AQMI l’a annoncé le mois dernier, en représailles de l’intervention française.
L’information a été révélée par le quotidien français Le Parisien. Elle se baserait sur des conversations des djihadistes écoutées par les services de renseignement français. La santé de Philippe Verdon, âgé de 55 ans, était déjà éprouvée au moment de son rapt. Le français, souffrant d’un double ulcère à l’estomac et d’hyperventilation, aurait suivi plusieurs traitements durant sa captivité.
C’est une véritable guerre de l’information que se livre Paris et AQMI. Ce n’est pas la première fois que la France explique de cette manière la mort de ses otages malades. Marie Dedieu, enlevée le 30 septembre au Kenya puis détenue en Somalie, tétraplégique et souffrante d’un cancer et d’insuffisance cardiaque, avait été déclarée morte par Paris le 19 octobre suivant. De même, Michel Germaneau, ingénieur français de 78 ans en proie à de sérieux troubles cardiaques et enlevé le 20 avril 2010 dans le nord du Niger, a eu sa mort quelques mois plus tard attribuée au manque de médicaments.
François Hollande a profité de cette rencontre avec les familles des otages pour réaffirmer sa détermination à libérer ses compatriotes. Quatorze français, dont une famille de sept personnes dont quatre enfants, sont toujours détenus en Afrique de l’Ouest.
Un moyen de pression qui n’empêche pas la France de poursuivre ses actions militaires dans le cadre de l’opération Serval pour chasser les rebelles islamistes. La présence de l’armée française devrait décroître pour passer de 4 000 soldats aujourd’hui à un millier à la fin de l’année.