L’initiative 3N (Les Nigériens Nourrissent les Nigériens) est un programme lancé par le gouvernement nigérien dans le but de mettre un terme aux pénuries alimentaires chroniques qui frappent le pays. Sa phase initiale va couvrir la période 2012 – 2015 pour un coût estimé à deux milliards de dollars.
L’Initiative 3N a été lancée après la crise alimentaire au Sahel entre 2011 et 2012 et qui a frappé 6.4 millions de nigériens. La situation très préoccupante dans ce pays désertique explique les grandes attentes de ce programme. Tous les deux ans, le pays est frappé par la sécheresse qui reste la principale menace pour l’agriculture du Niger. Dans ce pays, seuls 12% du territoire sont cultivables alors qu’avec un taux de croissance démographique de 3.3 %, la population nigérienne a doublé de 1998 à 2010, passant de sept millions à 15 millions.
Selon Allahoury Diallo, haut-commissaire à l’initiative 3N, c’est la production des 3 à 4 mois que dure la saison des pluies qui doit nourrir la population durant toute l’année, une situation que l’initiative 3N ambitionne de corriger. Et ce, grâce à une stratégie ciblant l’alimentation, l’environnement, l’énergie et la transformation industrielle. Ses objectifs sont entre autres l’adoption d’une technologie moderne, la fourniture de graines de meilleure qualité aux agriculteurs ainsi que des équipements pour l’amélioration du financement agricole et de la gestion du marché.
L’initiative 3N est saluée de toute part parce que c’est la première fois qu’un parti au pouvoir lance un programme centralisé de lutte contre la faim. Auparavant, chaque ministère travaillait de manière indépendante avec des partenaires différents. La problématique traitée est particulièrement sensible. La mauvaise gestion des crises alimentaires dans les années 2000 avait été l’une des plus grandes critiques contre Mamadou Tandja, le prédécesseur de Mahamadou Issoufou, renversé par un coup d’Etat en février 2010.